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Social - Ehpa : une étude met en évidence les écarts entre départements

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation, et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie - dans le n°33 des "Dossiers solidarité et santé" (janvier 2013) - une étude approfondie consacrée à l'"Accessibilité de l'offre en établissements d'hébergement pour

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation, et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie - dans le n°33 des "Dossiers solidarité et santé" (janvier 2013) - une étude approfondie consacrée à l'"Accessibilité de l'offre en établissements d'hébergement pour personnes âgées : enjeux territoriaux". Si l'on peut regretter le caractère ancien de certaines données - l'étude s'appuie sur l'exploitation de l'enquête "Ehpa 2007" (établissements d'hébergement pour personnes âgées") -, ce travail n'en reste pas moins d'actualité et offre de nombreux enseignements sur la disparité de l'offre selon les départements.
Le document (54 pages) se compose de deux articles. Le premier traite de l'accessibilité géographique théorique aux établissements. Il montre que celle-ci connaît des écarts importants selon les territoires. Les taux d'équipements varient ainsi du simple au double selon les départements, mais les écarts sont plus importants encore - de façon logique - si on analyse les "pseudo cantons" de l'Insee. L'étude montre également que les trois quarts des personnes âgées sont situées à moins de 2 Km d'un Ehpa. Cette distance est de 5 Km pour l'Ehpad (personnes âgées dépendantes) le plus proche (toujours pour les trois quarts des personnes âgées), de 14 Km pour une USLD (unité de soins de longue durée) et de 15 Km pour le premier Ehpad rattaché à un hôpital. La distance maximale à parcourir pour rejoindre l'Ehpa le plus proche est de 41 Km, soit un trajet de 43 minutes par la route.

Les coûts sont aussi un facteur de moindre accessibilité

Au delà de ces moyennes nationales, les distances minimales d'accès présentent toutefois des écarts entre départements. Elles sont ainsi plus longues dans l'Est de la France. Dans l'ensemble, la capacité d'accueil influe peu sur l'accessibilité, mais elle joue en revanche fortement pour les logements foyers, les Ehpad rattachés à un hôpital et les USLD. De même, l'étude montre que les limitations à l'accessibilité ne sont pas uniquement d'ordre géographique. Dans certaines régions - notamment l'Ile-de-France et Paca -, les tarifs d'hébergement constituent également une limite à l'accessibilité. Selon la Drees, "les critères financiers influent fortement sur les indicateurs synthétiques de justice, d'égalité et d'efficacité spatiale dans quelques départements, pour les Ehpad non rattachés à un hôpital".
La seconde partie de l'étude est consacrée aux migrations des personnes âgées entrées en institution, autrement dit aux phénomènes de changement de département à l'entrée en institution. Ces migrations "peuvent être guidées par des choix personnels ou familiaux, par des contraintes liées à l'état de santé des personnes âgées ou à l'offre d'accueil". L'étude montre notamment que 15% des résidents en Ehpa sont hébergés en dehors de leur département d'origine (pour la moitié d'entre eux dans un département voisin). Cette migration est avant tout le fait des Franciliens, qui représentent 30% des migrants limitrophes et 40% des non limitrophes. Contrairement à une idée reçue sur le tropisme du soleil chez les retraités, seul un quart des migrants franciliens vers un département non limitrophe sont accueillis dans le sud de la France. Autre idée reçue contredite par l'étude : il n'existe pas de lien très affirmé entre les soldes migratoires et le niveau d'équipement des départements concernés.  

 

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