Éducation nationale : le gouvernement abandonne la suppression des 4.000 postes et annonce la création de 2.000 postes d'AESH

Le gouvernement a annoncé mercredi 15 janvier 2025 qu'il revenait sur la suppression des 4.000 postes dans l'Éducation nationale initialement prévue, affirmant "sanctuariser" le budget de l'école et accédant ainsi à une des demandes formulées par les socialistes dans les discussions visant à éviter une censure. "Je suis prêt à renoncer à cette proposition de suppression des 4.000 postes dans l'Éducation nationale", a affirmé le Premier ministre, François Bayrou, dans sa déclaration de politique générale devant le Sénat, en répondant au chef de file des sénateurs PS, Patrick Kanner.

Lors de sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale mardi 14 janvier, le Premier ministre n'avait pas abordé la question de ces suppressions de postes prévues initialement dans le budget 2025 concocté par Michel Barnier, un des éléments susceptibles de permettre un accord de non-censure avec le PS (voir notre article du 14 janvier 2025).

Dans une interview au Parisien publié mercredi soir, la ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a confirmé que le gouvernement allait "revenir" sur cette suppression. "Nous allons vers une stabilité des effectifs", a-t-elle déclaré. "Ce qui, dans le contexte de la baisse démographique, revient à augmenter le taux d'encadrement des élèves". "Et dans le même temps, nous allons créer 2.000 postes d'AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) pour poursuivre la dynamique de l'école inclusive", a-t-elle promis. Elle a d'ailleurs assuré vouloir mettre "à l'agenda social" des discussions pour pouvoir proposer un "vrai parcours professionnel" à ces personnels.

Invitée à chiffrer le coût de ces mesures, Élisabeth Borne a indiqué que revenir sur la suppression représentait "150 millions d'euros en année pleine". "Avec ces deux mesures, le budget de l'Éducation nationale est sanctuarisé, c'est un geste fort de la part du gouvernement pour l'école et nos enfants", a-t-elle dit. Mercredi, François Bayrou a toutefois averti qu'il y avait "un gros travail à faire sur l'attractivité" car "les postes que nous mettons au concours, nous n'arrivons pas à les remplir".

Le précédent gouvernement avait prévu la suppression de 4.000 postes d'enseignants dans son budget 2025, principalement dans les écoles maternelles et élémentaires, suscitant de vives réactions des syndicats enseignants et de la gauche.