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Congrès des maires - Ecoles numériques rurales : le devoir de suite de l'Education nationale

Les témoignages d’élus ayant bénéficié du plan Ecole numérique rurale (ENR) ont été au centre des débats de l’atelier sur "Les maires au cœur de la réussite de l’enfant", ce 24 novembre, au Congrès des maires de France. Un plan qui a eu du succès "car subventionné par l’Etat à plus de 80%", a souligné Pierre-Yves Jardel, maire d’Orbais-l’Abbaye (51) et président du groupe de travail éducation de l’Association des maires (AMF). Mais un plan également victime de son succès, si l’on en croît les élus présents. Le maire de Royères (87), 856 habitants, a ainsi expliqué : "Avec mes 12 ordinateurs et mon tableau numérique interactif désormais ma préoccupation est dans le coût de la maintenance. L’engagement des enseignants est total mais à chaque fois qu’il y a une panne il n’y a aucune réponse de l’académie. Je ne pourrai pas continuer longtemps à gérer ces problèmes. Je fais le dos rond. Je demande à l’Education nationale de répondre sur la maintenance. Et je ne vous parle pas des pannes d’accès au fournisseur d’accès internet et au haut débit. C’est un problème capital car il met en péril l’usage de l’outil lui-même." Pire, dans une commune de 200 habitants du Territoire de Belfort, le problème a été l’installation puisque la société qui a livré les matériels a fait faillite. "Heureusement, les enseignants s’investissent. Mais alors qu’il était prévu, dans le contrat, 3 ans de maintenance, que vais-je faire si ni le rectorat ni la société ne répondent présents !", a rebondi l’élue locale. "La question de la maintenance est clé. Il ne va pas de soi que ce soit à assumer par l’Etat. Nous pourrions imaginer que la situation devrait évoluer quitte à faire une distinction entre les collectivités qui peuvent assurer seules cet accompagnement et les autres pour lesquelles il faudrait une hotline et mieux former les enseignants. Ce qui est certain c’est qu’on ne va pas créer un nouveau corps de l’Education nationale pour la maintenance, ce n’est pas possible. Il faudrait arriver à une répartition claire des partages des charges entre Etat et collectivités et que ce ne soit plus un angle mort. Nous avons un devoir de suite sur ce plan ENR. Je constate que sur 8.385 projets 6.700 ont été validés… C’est donc un taux de satisfaction fort", a répondu Jean-Michel Blanquer, le directeur général de l’enseignement scolaire. Le plan pour les Tice, que Luc Chatel devrait annoncer au salon Educatice, prendra notamment en compte la meilleure répartition des responsabilités. Des discussions ont été menées en ce sens avec l’AMF, l’ADF et l’ARF. Quant à l’AMRF, elle demande un second plan et prépare un guide méthodologique pour accompagner les élus ruraux.