Difficiles à pourvoir, les métiers des services à la personne sont pourtant les plus recherchés
Tous les responsables de services d'aide à la personne convergent pour souligner les difficultés croissantes de recrutement auxquelles ils sont confrontés de façon très régulière, compte tenu du turn-over important dans ces métiers. Il n'y a aucune raison de mettre en doute les affirmations de ces responsables, qui sont d'ailleurs confirmées par les ministère concernés (Solidarité, Travail...).
Pourtant, l'Unedic vient de publier une étude annuelle intitulée "Qui sont les allocataires indemnisés par l'assurance chômage en 2019". En 40 pages, celle-ci passe au crible les profils et les parcours des allocataires. Elle se penche, bien sûr, sur la recherche d'emploi, obligatoire pour tous les allocataires (sauf dispense). Et il apparaît que le secteur le plus recherché est celui des services à la personne. Celui-ci regroupe en effet 19% des allocataires indemnisés et 21% des inscrits à Pôle emploi. Si on rapporte cette proportion aux 2,6 millions de personnes qui étaient indemnisées par l'assurance chômage au 30 juin 2019, cela représente un vivier de 494.000 candidats potentiels à un emploi dans les services à la personne...
Les services à la personnes s'entendent ici au sens large puisque, selon les explications de l'Unedic, "il s'agit des domaines de l'aide à la vie quotidienne (assistance auprès d'enfants ou d'adultes, services domestiques), qui regroupe 9% de ces métiers, de la formation initiale et continue (3%) et du nettoyage de locaux (2%)". Viennent ensuite les métiers du commerce, de la vente et de la grande distribution (recherchés par 14% des allocataires), ceux du transport et de la logistique (9%) et ceux de l'hôtellerie-restauration, du tourisme, des loisirs et de l'animation (8%).
L'étude de l'Unedic n'a pas pour vocation d'expliquer le hiatus entre les difficultés de recrutement du secteur et l'importance du vivier de candidats potentiels. On peut toutefois supposer que différents facteurs entrent en jeu : localisation des emplois, désistement des candidats lorsqu'ils découvrent les difficultés de ces métiers, rémunérations finalement peu attractives au regard d'autres secteurs...
Une autre explication figure peut-être dans un autre tableau de l'étude, consacré à la "répartition des allocataires indemnisés par famille de métier recherché selon le type de trajectoire". Il montre en effet que si les allocataires recherchant un emploi dans les services à la personne constituent 19% du total des personnes indemnisées, ils représentent en revanche 33% des allocataires qui étaient titulaires d'un CDI à temps partiel avant de perdre leur emploi. Or, dans le secteur des services à la personne, il s'agit souvent de temps partiel subi davantage que de temps partiel choisi.