Métiers du grand âge : première étape de la revalorisation des salaires
Olivier Véran, le nouveau ministre des Solidarités et de la Santé, l'avait laissé entendre lors de son premier déplacement, dès sa prise de fonction, dans un service d'aide à domicile, à la rencontre d'auxiliaire de vie (voir notre article ci-dessous du 21 février 2020). Virginie Lasserre, la directrice générale de la cohésion sociale (DGCS), l'a confirmé le 27 février lors de la conférence salariale des établissements et services sociaux et médicosociaux privés à but non lucratif (plus de 41.000 établissements et services, employant environ 1,7 million de salariés). Cette conférence réunit chaque année les ministères concernés, les partenaires sociaux du secteur (unions et fédérations d'employeurs et organisations syndicales de salariés représentatives), ainsi que des représentants des caisses nationales de sécurité sociale, de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et de l'Assemblée des départements de France (ADF).
La directrice générale de la cohésion sociale a présenté les taux d'évolution de la masse salariale pour 2020. Le taux d'évolution retenu est de 1,25% pour l'ensemble des conventions collectives de la branche de l'action sanitaire, sociale et médicosociale privée à but non lucratif et de l'union intersyndicale des secteurs sanitaires et sociaux (Unisss). Mais il est prévu un taux différencié de 2,7% pour la branche de l'aide à domicile, afin de lui permettre de réévaluer les plus bas salaires. Ces deux taux "représentent un effort de plus de 310 millions d'euros tous financements confondus", ce qui inclut les répercussions sur les dépenses des départements via le financement des plans d'aide de l'APA (allocation personnalisée d'autonomie) et de la PCH (prestation de compensation du handicap). Ils marquent aussi la "première étape" de la revalorisation des salaires des professionnels de l'aide à domicile, qui semble aujourd'hui indispensable pour enrayer la perte d'attractivité de ces métiers et les difficultés croissantes de recrutement qui en découlent, comme l'a encore montré la toute récente étude publiée par l'Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles (UNA, voir notre article ci-dessous du 27 février 2020).
L'UNA et sa branche USB Domicile (Union syndicale de branche de l'aide à domicile), ainsi que trois autres fédérations, ont aussitôt réagi à ces annonces en prenant acte d'"un signe encourageant envoyé au secteur lors de la conférence salariale [...] qui permettra de sortir plusieurs coefficients de l'immersion sous le Smic". Mais elles continuent d'exprimer une inquiétude "pleine et entière s'agissant d'un dispositif ponctuel, assorti d'un soutien financier incertain pour les Saad" (services d'aide à domicile). Les organisations professionnelles continuent donc de réclamer une refonte de la grille des salaires et la "nécessaire réévaluation" de la tarification des Saad. Comme l'exprime leur communiqué, "tous les espoirs sont désormais placés dans la conférence sociale [sur les métiers du grand âge, ndlr] et la future loi Grand Âge et autonomie".