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Contrats aidés : un accès à la formation moindre dans le secteur marchand

45% des bénéficiaires d'un contrat aidé ont suivi une formation dans les six mois qui ont suivi leur recrutement, et au total 77% devraient être formés dans l'année qui suit leur embauche, d'après une étude de la Dares. Mais l'accès à la formation est moindre pour le secteur marchand.

Une majorité de bénéficiaires de contrats aidés ont suivi ou devaient suivre une formation dans l'année après leur embauche. C'est ce qu'indique une étude que vient de publier la Dares (ministère du Travail). Le document précise ainsi que, selon les déclarations des employeurs interrogés en 2014, 45% des bénéficiaires d'un contrat aidé ont suivi au moins une formation (autre qu'une adaptation au poste de travail) dans les six mois qui ont suivi leur recrutement en contrat unique d'insertion (CUI) ou en emploi d'avenir. Et au total, 77% des bénéficiaires devaient être formés dans l'année ayant suivi leur embauche. Mais l'étude indique toutefois que l'accès à la formation est plus faible pour les personnes recrutées dans le secteur marchand en contrat unique d'insertion-contrat initiative emploi (CUI-CIE), les obligations de formation étant moins contraignantes que pour le recrutement en emploi d'avenir ou en contrat unique d'insertion-contrat d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE).
Dans le détail, l'étude montre que la formation est très présente dans les emplois d'avenir : 87% des bénéficiaires des emplois d'avenir ont ainsi suivi une formation et bénéficié d'un tutorat interne intensif (contre 30% pour les CUI-CAE et 44% pour les CUI-CIE). Ils sont seulement 8% à ne pas bénéficier de formation tout en ayant un tutorat interne renforcé.
Ces différences d'accès à la formation ont été mises en avant par Jean-Marc Borello, dans son rapport relatif à l'innovation sociale au service de la lutte contre l'exclusion du marché du travail, remis en janvier 2018 au gouvernement. C'est ce qui avait amené l'auteur du rapport à préconiser de créer les "parcours emploi compétences" pour remplacer les contrats aidés et de les réserver aux employeurs capables de former. Le lancement de ces nouveaux contrats a été officialisé dans une circulaire publiée en janvier 2018. Parallèlement, le gouvernement semble décider à réduire le nombre de contrats aidés. En 2018, le budget en prévoit 200.000 nouveaux, contre 320.000 en 2017. En 2019, la réduction devrait suivre le même rythme que 2018.
Autre information donnée par l'étude : "Plus l'entreprise est grande, plus le taux d'accès à une formation est élevé." 49% des personnes employées dans des entreprises de cinquante salariés ou plus ont ainsi suivi au moins une formation, contre 44% pour les entreprises intermédiaires et 36% pour les petites entreprises de moins de dix salariés. Et ces différences sont encore plus marquées dans les contrats du secteur marchand, notamment pour les emplois d'avenir : dans les petites entreprises, seuls 32% des bénéficiaires ont été formés, contre 59% dans les plus grandes entreprises.
Enfin, l'étude indique que dans le secteur non marchand, le taux d'accès à la formation est le plus fort dans les établissements publics sanitaires et sociaux : 57% des bénéficiaires ont été formés, contre 49% de l'ensemble des bénéficiaires du secteur non marchand. Et, "pour les personnes en CUI-CAE, l’accès à la formation est moins fort dans les collectivités territoriales et les établissements d’enseignement (40%) que dans les associations (49%) et les établissements publics sanitaires et sociaux (54 %)", précise la Dares.

 

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