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CNR : "Alimenter la pompe à idées et à actions"

Emmanuel Macron a marqué ce lundi 12 décembre sa volonté d'ancrer le Conseil national de la refondation (CNR) dans le paysage français, réclamant des "objectifs de calendrier" et des "résultats" concrets qui puissent déboucher sur des textes de loi et des "plans d'action territoriaux".

L'objectif du CNR, qui réunit forces politiques, partenaires sociaux, entreprises et associations, est de "bâtir des consensus nationaux", a insisté Emmanuel Macron en ouvrant ce 12 décembre à l’Élysée la deuxième session plénière de cette instance à l'Elysée, après une séance inaugurale début septembre à Marcoussis (Essonne). En sachant que le CNR "plénier" reste pour l'heure boycotté par les oppositions et une partie des syndicats.

"Il faut qu'on précise un peu le cadre de cette discussion et les objectifs calendaires et de résultats parce que sinon les gens ont le sentiment que cela ne peut pas maturer suffisamment proprement", a-t-il concédé. Une quarantaine de participants étaient réunis autour de la table, dont la cheffe du gouvernement, Élisabeth Borne, plusieurs ministres, des dirigeants d'organisation syndicales et patronales, des représentants d'associations d'élus et du monde associatif.

Il s'agissait de faire un "point d'étape" des travaux menés depuis trois mois à travers, d'une part, sept CNR thématiques nationaux (du "Bien vieillir" au numérique en passant par le logement) et, d'autre part, les quelque 2.000 CNR territoriaux qui ont eu lieu localement, notamment sur l'école et la santé. Un point d'étape devant permettre aux participants de faire part de leurs retours pour, si besoin, "ajuster la méthode, thématique par thématique". Avant cela, le haut-commissaire François Bayrou s'est exprimé, suivi d'Élisabeth Borne puis d'exposés sur trois thématique : "biodiversité", "inégalités" et "dépenses publiques".

"L'objectif des CNR au niveau national c'est de bâtir un cadre d'action commun" en commençant pas "affiner la méthode" et le calendrier, donc. Ceci afin de "déboucher ensuite qui sur des textes de loi, qui sur des grands plans, vraiment sur des transformations de nos politiques publiques", a indiqué le chef de l'État.

S'agissant des CNR territoriaux, "là, le cadre est différent", a-t-il souligné : l'objectif "n'est pas de débattre simplement, c'est de faire", en en tirant "deux types de conséquences". D'une part, faire en sorte que certains enseignements "irriguent" l'échelon national, "faire remonter des choses en temps réel", "alimenter la pompe à idées et à actions". Sur le champ de la santé, Emmanuel Macron a cité l'exemple du cumul emploi-retraite des médecins, plusieurs fois mentionné dans le cadre des CNR et déjà repris à son compte par l'exécutif. D'autre part, sur la base du volontariat, les acteurs locaux sont invités à "se saisir de leurs travaux" pour "bâtir des feuilles de route et plans d'action territoriaux" avec "un calendrier, des moyens et des choses qu'on met sur le terrain". "On assume la différenciation et la territorialisation", "on inverse la pyramide", a déclaré le chef de l'État. "Les CNR territoriaux (..) ce sont vraiment des solutions locales qui se mettent en oeuvre dans les territoires", a renchéri Elisabeth Borne à l'issue de la réunion.

Parmi les représentants d'associations d'élus locaux ayant participé à ce point d'étape, Sébastien Martin, le président d’Intercommunalités de France, a attiré l'attention "sur la nécessité de décliner les solutions à l’échelle des territoires", a-t-il fait savoir dans un communiqué, estimant que les contrats de relance et de transition écologique (CRTE) "sont le bon échelon pour réunir les forces vives des territoires" et "mettre en adéquation les solutions avec les enjeux propres à chaque territoire". Sur les CNR nationaux thématiques, l'association met en garde contre toute "approche en silo", citant en exemple le fait que "les questions de santé ne peuvent pas être séparées des thématiques de mobilités, d’environnement". S'agissant des CNR territoriaux, si elle se félicite du choix de l'échelle des "bassins de vie", elle estime que "la méthode doit être affinée et davantage cadrée pour répondre aux disparités d’organisation entre les territoires".

  • Retraites : la présentation de la réforme reportée au 10 janvier

Prenant de court le monde politique et syndical, Emmanuel Macron a annoncé lundi le report au 10 janvier de la présentation de la réforme des retraites, affirmant vouloir laisser aux partenaires sociaux et aux nouveaux dirigeants LR et EELV le temps "d'échanger" avec l'exécutif. "Cela permet d'avoir quelques semaines de plus pour que celles et ceux qui (...) viennent de prendre des responsabilités puissent, sur quelques éléments-clés de la réforme, échanger avec le gouvernement", a déclaré le chef de l'État en ouvrant la deuxième session plénière du CNR. Emmanuel Macron s'est également justifié en évoquant les élections dans la fonction publique qui "ont empêché certaines discussions avec les organisations syndicales". L'exécutif avait initialement prévu de présenter ce jeudi 15 décembre les grandes lignes de son texte, pierre angulaire du second quinquennat d'Emmanuel Macron.

Le gouvernement a rapidement précisé le calendrier des prochaines semaines. Élisabeth Borne va débuter "une série de rencontres avec les présidents de groupes parlementaires" mardi et mercredi, a-t-on indiqué du côté de Matignon. Elle recevra à nouveau "les organisations professionnelles et les organisations syndicales la semaine du 2 janvier", a-t-on ajouté. Le texte devrait ensuite être adopté par le conseil des ministres le 18 ou 25 janvier. Malgré ce report, le gouvernement veut toujours aller vite : un projet de loi en janvier, un vote au printemps, une entrée en vigueur à l'été.

 

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