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Élisabeth Borne lance le Conseil national de la refondation Jeunesse

La vie quotidienne des jeunes, la construction de leur avenir professionnel, l’engagement et l’action écologique sont les quatre thèmes retenus dans le cadre du volet Jeunesse du Conseil national de la refondation, avec une première rencontre qui s’est tenue à Matignon le 10 décembre 2022. L’enjeu : la préparation d’une feuille de route interministérielle qui sera présentée en avril prochain. Les associations d’élus sont invitées à contribuer au processus dans le cadre de réunions ad hoc.

Alors qu’Emmanuel Macron a présidé ce lundi le Conseil national de la refondation (CNR) en format plénier (voir notre article de ce jour), une première réunion du CNR Jeunesse a eu lieu à Matignon ce samedi 10 décembre, en présence de la Première ministre, Élisabeth Borne, et de six ministres et secrétaires d’État – Pap Ndiaye, Sylvie Retailleau, Olivier Klein, Carole Grandjean, Charlotte Caubel et Sarah El Haïry. Ces derniers ont échangé avec "des jeunes entre 13 et 29 ans engagés dans la vie civile et politique" (délégués de classe, volontaires du service civique, créateurs d’entreprise…), trois jeunes élus locaux ou encore des organisations dédiées à la jeunesse – le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), des réseaux d’associations tels que le Forum français des jeunes et le Cnajep et des associations comme Unis-Cité et l’Afev.

L’objectif de ce cycle de rencontres selon Matignon : aboutir d’ici quatre mois à une feuille de route interministérielle pour la jeunesse, avec "quelques objets clé qui pourront changer la vie des jeunes". Quatre thématiques ont été retenues : la vie quotidienne des jeunes, la construction de leur avenir professionnel, l’engagement et la vie citoyenne et l’action écologique. "À partir de janvier 2023, la Première ministre réunira mensuellement des jeunes autour de chacune de ces thématiques", précise Matignon dans un communiqué.

L'inclusion par le sport, l’extension du revenu de solidarité active (RSA) aux moins de 25 ans ou encore l'égalité des chances ont été au cœur des échanges de cette première rencontre, rapporte l’AFP. Si la vie scolaire et la vie étudiante pourront être abordées, Matignon rappelle que des concertations spécifiques sont actuellement en cours sur l’école et l’université – le CNR Éducation (voir notre article) et la concertation sur la réforme des bourses, animée par le professeur et ancien conseiller ministériel Jean-Michel Jolion. Le public "jeunes" étant évidemment abordé dans les discussions des autres CNR, récemment dans celui sur la santé par exemple. 

Comme pour cette réunion de lancement, les groupes de travail du CNR Jeunesse se tiendront dans un format "assez resserré" - une trentaine de participants -, selon Matignon. Les associations d’élus seront quant à elles réunies cette semaine, puis régulièrement au cours des quatre prochains mois. Ces réunions ad hoc auront pour but de tenir les représentants d’élus informés des avancées de la concertation et de leur permettre de contribuer, notamment sur l’insertion pour les départements et sur l’orientation et la formation pour les régions. 

  • Lutte contre la précarité, formation, emploi, écologie… les 32 défis des prochaines années pour les jeunes, vus par le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse

La réunion de lancement du CNR Jeunesse a été introduite par Marie Caillaud, présidente du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), et Jérémie Peltier, directeur de la fondation Jean-Jaurès. Dans son rapport 2022 adopté le 21 juin dernier et transmis à la Première ministre, le COJ avait identifié "32 grands défis des années à venir pour les jeunesses", déclinés en 181 propositions.

Au chapitre emploi, le COJ appelle à "lutter contre la précarité de l’emploi des jeunes et contre l’instabilité des contrats" et reprend sa proposition formulée dès 2019 d’instaurer "un revenu universel d’autonomie pour les jeunes de 18 à 25 ans". Il recommande également d’"étendre le dispositif d’emploi accompagné (dédié aux personnes en situation de handicap) aux jeunes en grande difficulté d’insertion". Cinq défis ont trait à la scolarisation et à la formation : développement des mesures de lutte contre le décrochage scolaire et mise en œuvre de l’obligation de formation dans les territoires, renforcement de l’égalité des chances en matière d’accompagnement des jeunes dans leur orientation, accès à l’alternance, etc.    

Le COJ recommande encore de lever les barrières à l’engagement, notamment via l’information et le soutien financier. Concernant l’écologie, il importe pour le COJ de sensibiliser et former les jeunes et leurs encadrants aux enjeux climatiques et environnementaux et de développer les formations professionnalisantes dans ce domaine. L’un des moyens préconisés pour cela consiste à "renforcer l’attractivité" de ces filières par des bourses d’études et des aides à l’installation, "en s’inspirant de l’expérimentation du Revenu écologique jeune menée en Occitanie". Au chapitre logement, le défi est de "garantir un toit pour tous les jeunes quelle que soit leur situation", pour le COJ qui appelle à "réguler le parc privé" et à "développer des logements spécifiques jeunes", en particulier les résidences jeunes – foyers de jeunes travailleurs et le logement étudiant public. Trois autres chapitres portent également sur l’accès des jeunes à la culture, aux loisirs et aux sports, sur les mobilités – et notamment "le développement de solutions pour les transports quotidiens" – et sur la santé des jeunes.

 

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