Social - Cécile Duflot reçoit les associations et lance une concertation sur l'hébergement
Soucieuse de mettre un terme à l'incompréhension suscitée par la volte-face sur le maintien de places d'hébergement supplémentaires au-delà de la période hivernale (voir notre article ci-contre du 2 juillet 2012), Cécile Duflot a reçu, le 5 juillet, les associations oeuvrant pour le logement des personnes en difficulté. A cette occasion, la ministre du Logement a confirmé le différend avec Bercy. Selon le compte-rendu de la réunion publié par la Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale), elle a en effet expliqué "comment les arbitrages budgétaires l'avaient conduite à devoir fermer la plupart des places d'hébergement hivernal malgré ses déclarations du 22 mai dernier".
Mais la ministre a aussi pris un certain nombre d'engagements. Dans son communiqué publié après la rencontre, le Collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement des personnes sans abri et mal logées indique que "Cécile Duflot [...] a montré une forte volonté d'action, à travers une série d'annonces relatives au logement", en l'occurrence celles faites par Jean-Marc Ayrault dans sa déclaration de politique générale. Les associations restent toutefois prudentes : dans l'attente de la mise en œuvre des mesures annoncées, le collectif a en effet "rappelé les urgences qui requièrent des réponses immédiates". Il estime ainsi que "tout doit être mis en oeuvre pour que personne ne se retrouve à la rue : stopper toutes les expulsions locatives, sortir de la gestion saisonnière des personnes à la rue, mettre fin à la destruction des squats et des bidonvilles, appliquer la loi sur les aires d’accueil des gens du voyage et sur le droit au logement opposable". Le collectif a aussi "fait part de son inquiétude quand à la faiblesse des marges de manœuvre budgétaires liées à la politique de l'hébergement et du logement et espère qu'une attention particulière et un réel engagement y seront accordés".
Comme elle l'avait annoncé (voir notre article ci-contre du 2 juillet 2012) Cécile Duflot a également indiqué aux associations avoir confié une mission sur le sujet à Alain Régnier, le délégué interministériel pour l'hébergement et l'accès au logement des personnes sans abri ou mal logées (Dihal). La lettre de mission, datée du 5 juillet, demande à ce dernier de mener une concertation avec le secteur associatif, les bailleurs sociaux et les collectivités, en vue de mettre en place "une politique publique intégrée de l'accueil, de l'hébergement et de l'accès au logement de ces personnes, fondée sur les principes d'égalité de traitement, d'inconditionnalité de l'accueil et de continuité de la prise en charge". Alain Régnier a un mois pour remettre ses propositions "sur les modalités d'organisation d'une concertation qui devra être l'occasion de renouer le dialogue avec les partenaires associatifs, d'établir un état des lieux partagé des acquis et des besoins restant à couvrir, tant au niveau national que territorial, et redéfinir un cadre commun d'actions". Cette concertation "devra permettre de définir les grands axes de la politique à mener pour le quinquennat en matière d'hébergement et d'accès au logement". Des orientations spécifiques sont également attendues pour le cas de l'Ile-de-France, comme la "mise en synergie" de tous les opérateurs assurant les missions du Siao (service intégré d'accueil et d'orientation) ou la redéfinition de la place du Samu social de Paris.
Les associations du collectif ont "pris acte" de la mission confiée à Alain Régnier et attendent la première réunion de méthode, prévue pour le 12 juillet.