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Personnes âgées - Cannes propose un "pack domotique" pour le maintien à domicile des personnes âgées

Le financement, par les collectivités territoriales, de systèmes de téléalarme au domicile de personnes âgées est aujourd'hui devenu une pratique courante de la part de nombreux départements et communes. Mais en lançant, le 18 octobre, son dispositif "Cannes autonomie seniors", la cité de la Côte d'Azur va nettement plus loin. Cette initiative consiste en effet à équiper mille foyers de personnes âgées non pas d'une simple téléalarme, mais d'un véritable "pack domotique". Cet équipement se fera progressivement au cours des cinq prochaines années. Seront dotées en priorité les personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer, les personnes âgées vulnérables, les sorties d'hospitalisations, les pluri-pathologies et, enfin, les personnes ressentant un besoin de sécurité à leur domicile.

Un ensemble de cinq outils "intelligents"

Mis au point par le CCAS et par la société Vitaris, spécialisée dans la téléassistance, le dispositif permet de "détecter et prévenir les risques liés à la vie à domicile des personnes en perte d'autonomie". Alors qu'une téléalarme "classique" alerte une centrale d'écoute à partir d'un déclenchement volontaire de l'usager (appui sur un boîtier porté sur soi en permanence), le système cannois alerte automatiquement la centrale d'écoute et d'assistance en cas de détection d'un incident à domicile. Il ressemble en cela aux dispositifs de localisation de plus en plus utilisés dans les Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes). D'autres collectivités ont déjà lancé des dispositifs de téléassistance "intelligente" - qui déclenchent eux-mêmes l'alerte sans intervention de la personne âgée -, à l'image du département de la Creuse, qui a lancé un ambitieux programme en la matière. Mais c'est a priori la première fois qu'une collectivité propose, sur une grande échelle, un pack complet regroupant plusieurs outils distincts.
L'originalité de "Cannes autonomie seniors" est en effet de constituer une offre domotique diversifiée, regroupant cinq éléments : un terminal de téléassistance (permettant de dialoguer avec l'interlocuteur de la centrale d'écoute), un boîtier d'alerte portatif intelligent (déclenchant lui-même l'alerte en cas de chute), un détecteur d'ouverture du réfrigérateur (permettant de déceler une baisse anormale de l'activité quotidienne et de déclencher une alerte), des détecteurs de fumée, gaz ou monoxyde de carbone et, enfin, un système d'automatisation de l'éclairage entre la chambre et les sanitaires, afin de limiter le risque de chute nocturne. L'installation de ces éléments est précédée par une visite à domicile d'un ergothérapeute.
Le CCAS de Cannes prend en charge une partie du coût de l'abonnement, en fonction des ressources de la personne âgée. Ce financement peut être complété par une aide du département, au titre de ses actions en faveur du maintien à domicile. De ce fait, le coût de ce service restant à la charge du bénéficiaire est compris, au 1er octobre 2013, entre 9,13 euros et 59,60 euros par mois.

La domotique ne se développera pas sans un effort de promotion

Après une vingtaine d'années dominées par la téléalarme, le dispositif lancé par la ville de Cannes est un nouvel exemple du basculement progressif vers la domotique et la téléassistance "intelligente". Celui-ci s'inscrit d'ailleurs pleinement dans la montée en charge de la thématique de la "Silver Economie". Mais, pour aller plus loin, il faudra sans doute vaincre les réticences des personnes âgées. Intervenant, le 7 octobre, devant les troisièmes Assises "Electricité et Habitat", la ministre déléguée en charge des Personnes âgées et de l'Autonomie, Michèle Delaunay,  tout en soulignant l'intérêt de ces dispositifs, a notamment invité les acteurs du secteur à un effort de promotion des dispositifs innovants de domotique, "qui sont vécus comme stigmatisants par les personnes en perte d'autonomie". Il est vrai que le qualificatif d'"intelligent" accolé à ces dispositifs ne suffit pas à cacher qu'il s'agit avant tout de mettre en place une surveillance à distance. D'où sans doute le caractère mixte du pack proposé par la ville de Cannes, qui mêle outils de surveillance à distance et outils non intrusifs, comme l'éclairage automatique vers les sanitaires.

 

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