Attractivité des villes moyennes : Agen dans la course
Profiter de la cote montante des villes moyennes pour attirer plus que jamais habitants et entreprises. Tel est le cas d'Agen, dont le maire mène une politique d'attractivité volontariste depuis plusieurs années. Parmi les atouts mis en avant par cette ville du Sud-Ouest : le prix du foncier et la qualité de vie.
Le regain d'attractivité dont bénéficieraient les villes de taille infra-métropolitaine depuis la crise Covid fait beaucoup parler de lui. Ces "villes à taille humaine", proches de la nature... une nouvelle ère pour les villes moyennes ? C'est en tout cas ce que veut croire le maire d'Agen. "Nous sommes dans un changement, les années 2000-2020 étaient celles des grandes agglomérations, maintenant, les statistiques le montrent, c'est le temps des villes moyennes", a indiqué à Localtis Jean Dionis du Séjour lors d'une conférence intitulée "S'installer à Agen" organisée le 21 octobre 2021 à Paris. Mais, ajoute-t-il, "il y en a 400 et il y a donc une compétition, nous avons la volonté de gagner cette course". Le maire a commencé tôt, dès 2008, avec l'élaboration d'une stratégie précise incluant les différentes facettes qui permettent à la ville de marquer des points : "Nous sommes partis un peu avant les autres, des villes comme Bergerac, Mont-de-Marsan ou Montauban, nous les avons distancées économiquement en dix ans." La ville a gagné 25.000 nouveaux arrivants en vingt ans. Composée de plus de 100.000 habitants, l'agglomération a quant à elle eu un solde migratoire positif de 1,7% en moyenne entre 2011 et 2016.
30 euros le mètre carré contre 120 euros à Bordeaux
Au cœur du succès et de l'attractivité de la ville : le foncier, pour les professionnels comme pour les particuliers. Pour les premiers, on est à 30 euros par mètre carré, contre par exemple 120 euros pour Bordeaux. Pour les seconds, les particuliers, le prix tourne autour de 1.500 euros le mètre carré pour une maison, contre 1.890 euros ailleurs en France. Un atout reconnu par les acteurs économiques. "Le foncier nous a permis de nous développer et d'envisager des agrandissements", a ainsi signalé Éric Tolot, directeur commercial de Fonroche Lightning, une entreprise qui a pu aussi bénéficier des infrastructures sur place, dont deux aéroports internationaux à proximité (Bordeaux et Toulouse), l'autoroute, la logistique, la fibre... Tandis que "pendant des années, les projets étaient attirés par les métropoles", il y a "un genre de renversement car les métropoles sont saturées, et le foncier n'est plus accessible", a expliqué Jérôme Schrepf, auteur du guide "S'installer à Agen".
Action coeur de ville en soutien
La qualité de vie agenaise est aussi mise en avant. "Nous avons tous les avantages des métropoles sans en avoir les inconvénients", a pour sa part assuré Carine Péchavy, directrice générale de Maison Péchavy, qui valorise la ville à taille humaine que représenterait Agen. Une politique volontariste, visant à maintenir les boutiques en centre-ville, à rénover les logements et à soutenir les commerçants dans leurs opérations de communication, notamment après le premier confinement, a permis de rendre la ville de plus en plus attractive. Agen, qui a été classée quatorzième dans le dernier palmarès des centres-villes dynamiques de Villes de France, fait aussi partie du programme Action cœur de ville. "Nous avons déjà un vrai portefeuille de projets", détaille Jean Dionis du Séjour. Reste quelques points encore à améliorer dans le domaine de la santé notamment. "Il manque des spécialistes, des gynécologues, des dermatologues, a souligné Carine Péchavy. Beaucoup vont à Toulouse ou Bordeaux pour se faire soigner." Autres points faibles : les activités culturelles et le niveau scolaire des collèges et lycées. Des points sur lesquels le maire se dit prêt à travailler pour ne pas perdre de place dans la course des villes moyennes.