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Accès aux soins - Atlas de la démographie médicale : tableau sombre... mais lueurs d'espoir

Le Conseil national de l'ordre des médecins a présenté le 14 juin la cinquième édition de son "Atlas démographie médicale", qui fait désormais référence sur la question. Celui-ci retrace la situation au 1er janvier 2011. En termes de tendances générales, cette nouvelle édition pouvait difficilement apporter des bouleversements : la situation reste médiocre. Par rapport à l'année précédente (2009), le nombre d'entrants, autrement dit de nouveaux médecins, progresse de façon significative (+2,5%). Mais, sur la même période, celui des sortants - autrement dit les praticiens qui cessent leur activité - progresse beaucoup plus rapidement (+11,2%). Cependant, grâce aux évolutions dans les modes d'exercice, le nombre de médecins en activité régulière - libérale ou salariée - demeure quasi stable (-0,03%). Par ailleurs, le vieillissement des médecins s'accentue, avec un âge moyen de 51,4 ans (53 ans pour les hommes et 49 ans pour les femmes). Ceci laisse augurer un nombre important de départs dans les prochaines années. Au 1er janvier 2011, la France comptait ainsi 264.466 médecins inscrits, dont 216.145 actifs et 48.321 retraités. Alors que les actifs ont progressé de 3,5% depuis 2005, les retraités sont en revanche en augmentation de 35%.
En termes géographiques, neuf régions métropolitaines ont connu, l'an dernier, une baisse du nombre de médecins inscrits en activité régulière, allant de -1,9% (Corse) à -0,04 (Poitou-Charentes). Au sein des treize régions en progression, la plus forte hausse concerne Pays-de-la-Loire (+1,9%). De même, un département sur deux a connu l'an dernier une baisse des effectifs médicaux. Les écarts vont de -4,2% (Aveyron) à +2,93% (Haute-Savoie). En termes de modes d'exercice, les médecins en activité régulière se répartissent en 46% de libéraux, 42,5% de salariés et 11,5% d'exercices mixtes. L'Atlas confirme que "depuis une dizaine d'années, l'exercice libéral souffre d'un désintérêt croissant au profit de l'exercice salarié et, plus particulièrement, hospitalier ; aussi bien chez les médecins généralistes que chez les médecins spécialistes".

Quand les jeunes choisissent l'exercice libéral

Conséquence de ces évolutions (et de la poursuite de la croissance de la population française) : le nombre de médecins - tous modes d'exercice confondus - pour 100.000 habitants en métropole est passé de 308,8 au 1er janvier 2010 à 306,7 au 1er janvier 2011. Cette moyenne recouvre des écarts importants, puisque les densités régionales vont de 232 en Picardie et 242 en région Centre à 366 en Ile-de-France et 370 en Paca. Si l'on s'en tient aux seuls médecins libéraux, les écarts départementaux sont plus importants encore, puisque la densité varie de 101,2 médecins pour 100.000 habitants dans l'Eure à 226,9 à Paris. Hors Ile-de-France, près des trois quarts des départements bénéficiant d'une forte densité médicale se situent au sud d'une ligne La Roche-sur-Yon/Annecy.
Dans ce tableau plutôt sombre, l'Atlas de la démographie médicale propose néanmoins deux notes plus optimistes. D'une part, il montre une légère progression du choix de l'exercice libéral par les jeunes médecins. Après avoir reculé ces dernières années, le taux de jeunes médecins choisissant l'exercice libéral remonte à 9,4%. D'autre part, l'Atlas propose deux études thématiques, dont l'une est consacrée aux médecins qui choisissent l'exercice libéral. Ses résultats montrent que les 1.212 jeunes médecins qui ont fait ce choix en 2010 ne regrettent pas leur décision. Les trois principales motivations ayant incité ces jeunes médecins à choisir ce mode d'exercice sont l'indépendance professionnelle, le contact privilégié avec la patientèle et la gestion du temps. Autre bonne nouvelle : "23% d'entre eux ont fait le choix de s'installer en zone rurale, tendance qui vient contrer certaines idées reçues sur les réticences des jeunes médecins à s'installer en rural." 

 

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