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Internet - Aménagement numérique : Altitude infrastructure offre son livre blanc à 2.500 élus

"Le numérique à la campagne : et si c’était simple ? ", tel est le titre du livre blanc de la société Altitude infrastructure, distribué à l’occasion des Assises du numérique, ce 25 novembre. "Le trafic internet augmente de 37% par an. La société Cisco prévoit même une multiplication par quatre des besoins en débits d’ici peu. L’objectif est d’aller vers le très haut débit (THD) pour tous en 2025, de préférence avec de la fibre optique. Avec 20% de la population qui habite sur 80% du territoire, c’est bien un problème d’aménagement du territoire. Sauf que la plupart des élus qui doivent investir n’y comprennent pas grand chose", argumente David El Fassy, président d’Altitude infrastructure, qui gère dix-sept réseaux d’initiative publique et se présente volontiers comme "l’opérateur du monde rural".
D’où cette idée de faire oeuvre pédagogique au travers d’un livret d’une soixantaine de pages au format poche pour expliquer qu’il y a des solutions pour "éviter des villes à 100 Mbit/s et des campagnes à seulement 2 Mbit/s". "Il n’y a aucun débat sur le point d’arrivée [fixé par Nicolas Sarkozy lui-même, ndlr], mais il y a des questions sur la date - certains pensent pouvoir y arriver avant 2025 - et sur le chemin pour y parvenir", poursuit Fabrice Ballart, directeur de l’opérateur et co-auteur de l’ouvrage.

Des solutions transitoires pour les territoires ruraux

Le premier chapitre du livre blanc éclaire sur les enjeux : un quart des Français habitent en zone rurale, un cinquième des emplois s’y trouvent et la population de ces territoires croît trois fois plus vite que celle des zones urbaines. Le deuxième chapitre donne des repères, des définitions et des chiffres : que sont les débits ? l’ADSL ? la fibre ? les réseaux de collecte et de desserte ? Le troisième aborde la question du coût du déploiement du THD. Pas si cher, selon David El Fassy : "Désormais, comme l’a dit le président de l’Arcep [Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, ndlr], le prix de la couverture totale en fibre optique a été revu à la baisse à 20 ou 25 milliards. A titre de comparaison, le budget des routes est de 14 milliards par an." "Dans les territoires ruraux, il faut rester pragmatique : l’avenir du numérique passera nécessairement par la mise en oeuvre de solutions transitoires", reprend le président d’Altitude infrastructure. Le livre brosse encore le tableau des "mille et une choses à faire en attendant le THD". La thèse de l’opérateur, né de l’attribution d’une licence de boucle locale radio WiMax, est qu'il faut "fibrer" le réseau de desserte dès que possible puis utiliser des faisceaux hertziens pour la collecte en attendant d’avoir le financement pour réaliser totalement la collecte en fibre optique, ce qui coûte trop cher à déployer immédiatement. C’est, par exemple, la solution mise en oeuvre par la régie d’électricité de l’Ain. "L’équation économique est de rendre chaque euro investi le plus durable possible", rebondit le président. "Et maintenant comment finance-t-on ?", conclut l’ouvrage. Le sénateur Hervé Maurey (Eure) a proposé des pistes pour trouver les 800 millions d’euros par an nécessaires sur quinze ans. Les investissements d’avenir (ex-grand emprunt) et les appels à projets de l’Etat contribueront aux financements. "Certaines collectivités réfléchissent actuellement à investir elles-mêmes à 100% sur les réseaux puis à les mettre en affermage", a conclu David El Fassy.
Le livre blanc d’Altitude sera distribué gratuitement à 2.500 exemplaires dans les services de l’Etat et aux associations d’élus, et adressé à l’ensemble des présidents d’agglomération et des communautés de communes. Il est également mis à disposition en téléchargement sur le site de l’opérateur alternatif.