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Personnes âgées - Aidants naturels : près de trois seniors sur quatre aident un parent dépendant

A l'occasion de la Journée nationale des aidants, le 6 octobre, l'Institut français des seniors (IFS) publie une étude sur une question de plus en plus prégnante : la part de seniors parmi les aidants familiaux qui contribuent à la prise en charge d'une personne âgée dépendante, voire l'assument parfois en totalité. Pour mener à bien cette étude, l'IFS - société spécialisée dans les études, le conseil et la formation autour de personnes âgées - a interrogé 1.192 personnes appartenant à son réseau de "Silver testeurs".

Un tiers de seniors ont toujours un parent vivant

Point important : le panel inclut des personnes à partir de 50 ans - donc actives pour certaines d'entre elles -, avec un âge moyen de 63 ans. Sur l'échantillon dans son ensemble, 31% ont encore la chance d'avoir un de leurs parents toujours en vie et 10% leurs deux parents. Cette proportion est évidemment très faible dans la tranche de 76 à 89 ans (seuls 7% des répondants ont encore un parent vivant). Elle est en revanche beaucoup plus importante dans la tranche de 50 à 64 ans (55% ont au moins un parent vivant, dont 14% les deux parents).
Près de la moitié (46%) des seniors ayant encore au moins un parent vivant indique que ce dernier est confronté à une perte d'autonomie, cette proportion progressant fortement avec l'âge du senior, et donc celui de son parent. En outre, l'étude montre que les parents des seniors interrogés vivent toujours à leur domicile dans 76% des cas, contre 17% en maison de retraite, 4% en résidence services ou foyer logement et 2% au domicile du senior.

Un quart des seniors consacre plus de cinq heures par semaine à un parent dépendant

L'information clé de l'étude est que près des trois quarts (71%) de ces seniors ayant toujours au moins un parent vivant sont sollicités pour prendre en charge cette perte d'autonomie. Le quart d'entre eux (26%) dit y consacrer plus de cinq heures par semaine, 19% y consacrent de trois à cinq heures et 53% d'une à deux heures.
Les seniors ne restent toutefois pas seuls face à cette prise en charge de la perte d'autonomie d'un parent. En effet, 44% d'entre eux disent avoir recours à une aide extérieure pour participer à la prise en charge de la dépendance.
Si elle n'apporte pas d'informations nouvelles, l'étude de l'IFS démontre à l'évidence les effets du vieillissement de la population et de l'allongement de la durée de vie. Une bonne part des aidant familiaux sont désormais eux-mêmes des seniors. Si cela peut se révéler positif en termes de disponibilité (la plupart n'ayant plus d'activité professionnelle), il n'en va pas de même en termes de soutenabilité, compte tenu de la charge physique et psychique que représente la prise en charge d'une personne âgée dépendante.
Pour mémoire, on rappellera que le projet de loi relatif à l'adaptation de la société au vieillissement reconnaît le rôle des aidants naturels. Le texte instaure notamment un "droit au répit" et un accompagnement permettant de prendre en compte la lourdeur de l'investissement dans la prise en charge d'un proche.

Jean-Noël Escudié / PCA

Aidants familiaux : les entreprises sont aussi concernées

Du côté des actifs, l'Union nationale des associations familiales (Unaf) et l'Observatoire sur la responsabilité sociétale des entreprises (Orse) ont publié conjointement ce 6 octobre un guide sur les aidants familiaux à destination des entreprises. Le constat : quatre millions d'aidants familiaux travaillent (soit la moitié des aidants), "les contraintes (matérielles, temporelles, financières, psychologiques) restent rarement à la porte de l'entreprise" et cette problématique, liée au vieillissement de la population, est forcément amenée à prendre de l'ampleur. Le guide fournit un éclairage visant à permettre aux entreprises de s'emparer du sujet, de s'assurer que les aidants ne fassent pas l'objet de discriminations, d'établir un diagnostic pour pouvoir mener des actions de soutien aux salariés concernés (appui administratif, juridique ou financier, suivi sur le plan de la santé, aménagement du temps de travail, ou encore information sur les formations existantes et la reconnaissance des compétences acquises dans le cadre de l'activité d'"aidant").  
Plus globalement, ce guide recense des informations utiles pour les aidants familiaux et les institutions publiques et privées amenées à les prendre en considération : les propositions de l'Orse, de l'Unaf et de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), ainsi qu'une liste, réalisée par le ministère des Affaires sociales, des organismes nationaux (l'Association française des aidants par exemple) et locaux (les centres locaux d'information et de coordination gérontologique notamment) susceptibles de fournir un appui sur le sujet.

C. Megglé

 

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