Handicap - Les aides humaines de la PCH : une prestation très typée
La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude sur "L'aide humaine apportée aux bénéficiaires d'une allocation de compensation du handicap" (PCH). En 2009 - alors que la PCH n'en était encore qu'au début de sa montée en charge -, 77% des allocataires de cette prestation financée par les départements avec le concours de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) bénéficiaient d'une aide humaine régulière dans le cadre des activités de la vie quotidienne.
L'étude de la Drees, qui porte uniquement sur les bénéficiaires de la PCH à domicile, apporte un certain nombre d'enseignements et met en évidence le rôle de l'entourage. Ainsi, près de neuf allocataires sur dix (88%) ont recours à au moins un aidant non professionnel. Il s'agit le plus souvent d'un parent (48% des cas), du conjoint (38%), d'un membre de la fratrie (28%) ou d'un enfant (24%). A l'inverse, moins de la moitié des allocataires de la PCH (46%) ont recours à un aidant professionnel. Dans ce cas de figure, plus des trois quarts des intéressés bénéficient de l'intervention d'une aide à domicile, tandis que 43% sont aidés par un personnel de santé, les autres aides restant marginales. Malheureusement, l'enquête menée par la Drees ne permet pas d'identifier, dans cet ensemble, les aides assurées au titre de la PCH et donc financées par les départements.
L'étude montre néanmoins que la PCH semble inciter à un recours plus important à l'aide de professionnels. Ainsi, les personnes qui ont conservé l'ACTP (allocation compensatrice pour tierce personne, qui a précédé la PCH) ont plus souvent recours à l'aide de l'entourage que celles qui sont entrées directement dans la PCH. A l'inverse - et bien que le dédommagement des aidants familiaux, prévu dans la PCH, soit fréquent -, les bénéficiaires de cette prestation recourent plus fréquemment aux aidants professionnels. Mais leur intervention reste, dans 50% des cas, associée à une aide de l'entourage. De même, l'étude montre que l'intervention d'un professionnel est plus fréquente pour les personnes atteintes d'un trouble moteur que pour celles qui présentent un trouble intellectuel, psychique, cognitif ou sensoriel.
Enfin, l'étude de la Drees montre que plus d'un allocataire sur deux est aidé pour chaque acte de la vie courante. Dans ce cas, cette aide est apportée beaucoup plus souvent par l'entourage que par un professionnel. La durée de l'aide est importante, en particulier pour l'entourage. La moitié des allocataires de la PCH recourent ainsi à l'équivalent de 6h30 d'aide quotidienne de l'entourage et de 1h30 d'aide professionnelle par jour. L'intensité de l'aide est bien sûr fonction de la nature du handicap. De même - et pour une raison que n'explique pas la Drees - la moitié des personnes qui percevaient l'ACTP ou la perçoivent toujours bénéficient de l'équivalent de plus de dix heures d'aide quotidienne, contre l'équivalent de sept heures pour les allocataires de la PCH.