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2018, année noire pour la régularité des trains

L'année 2018, marquée par une très longue grève des cheminots au printemps, une panne électrique à Paris-Montparnasse et de nombreux aléas climatiques, a été particulièrement mauvaise pour la ponctualité et la régularité des trains, indique l'Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST) dans son bilan annuel.

"L'année 2018 a constitué la pire année depuis 2012 (date de création de l'Autorité de la qualité de service dans les transports - AQST, ndlr) en termes d'annulation pour l'ensemble des transports ferroviaires longue distance, écrit l'Autorité dans son rapport annuel publié ce 19 avril. On peut retenir la forte augmentation du taux d'annulation des circulations TGV à 7,8% contre 1,0% en 2017 et 0,3% en 2016". Pour les liaisons Intercités, les taux d'annulation ont été de 1,8% contre 1,1% en 2017 tandis que pour les transports express régionaux (TER), ils sont passés de 1,9% en 2017 à 2,1% l'an dernier.
Les trains ont aussi été fort peu ponctuels en 2018 : le taux de retard des TGV a atteint 17,8% contre 15,4% et 11,5% les deux années précédentes. Pour les liaisons Intercités, les taux de retard connaissent une hausse de 17,2% contre 14,6% en 2017 et pour les TER, ces taux sont passés de 9,1% en 2017 à 9,6% en 2018. Seuls les RER et le Transilien en Île-de-France s'en sortent relativement bien, avec toutefois des résultats contrastés selon les lignes. L'AQST a ainsi constaté une baisse de la "ponctualité voyageurs" suivie par l'autorité organisatrice Île-de-France mobilités pour la ligne RER D et pour les lignes Transilien K, N, P et U. En revanche, elle salue une "nette amélioration" de cette "ponctualité voyageurs" pour la ligne RER A et pour les lignes du Transilien L et H.

Disparités entre régions

C'est la liaison TGV Paris-Arras qui a été la plus victime d'annulations l'an dernier, tandis que les passagers du TGV Le Mans-Paris ont subi le plus de retards. À l'inverse, Paris-Nancy et Paris-Lyon sont les relations LGV les plus ponctuelles.
Pour les TER, le plus faible taux d'annulation est obtenu par la région Bourgogne-Franche-Comté (1,2%) tandis que la région Paca obtient le moins bon taux (4,2%). Pour les retards, la meilleure performance est obtenue par la Bretagne avec un taux de 5,3% et la plus mauvaise par l'Occitanie (13,7%).
"2018 a été marquée par des mouvements sociaux nationaux significatifs", et en particulier la grève nationale du deuxième trimestre qui a "grandement  'impacté' le trafic ferroviaire", souligne l'Autorité, qui rappelle aussi  la grande panne électrique ayant touché Paris-Montparnasse du 27 juillet au 6 août. L'AQST note aussi une crue de la Seine et cinq tempêtes en janvier, des épisodes neigeux en février et mars, une canicule au plus fort de l'été et des "épisodes méditerranéens intenses" à l'automne (et notamment les graves inondations dans l'Aude en octobre).
La piètre performance de 2018 "s'explique assez logiquement par la plus longue grève qu'a connue la SNCF", a confirmé un porte-parole à l'AFP. "De telles perturbations sur un quart de l'année 'impactent' naturellement de façon importante les données présentées par l'AQST", a-t-il ajouté. Le groupe public préfère mettre en avant les efforts entrepris depuis deux ans "pour améliorer la régularité de tous (ses) trains", avec un plan de "retour aux fondamentaux" - qui a été mis en veilleuse pendant la grève du printemps 2018. "On en voit les premiers résultats, et on a eu au début de l'année des chiffres étonnamment bons par rapport à ce à quoi on a habitué les gens ces dernières années", a expliqué le porte-parole.
Depuis le début de l'année, le taux de ponctualité - jusqu'à jeudi inclus - a ainsi atteint 91,5% pour les TGV, 82,4% pour les Intercités, 92,9% pour les TER et 90,9% pour Transilien. "Il faudra un certain temps sans gros pépin pour que ça se traduise dans le ressenti de la clientèle", a commenté le porte-parole. "Et on est toujours à la merci d'un gros incident", a-t-il ajouté.

Hausse des annulations et des retards dans le transport aérien aussi

L'AQST constate également une augmentation des annulations et des retards dans le secteur aérien en 2018, "à l'exception notable (du) long-courrier, qui atteint son meilleur niveau de ponctualité depuis 2012" : 18,2% des vols intérieurs ont été en retard l'an dernier, 24,1% des moyen-courriers et 24% des long-courriers. La liaison intérieure affichant le plus fort taux de retard est Paris Orly-Figari et la plus ponctuelle est Bordeaux-Paris Orly.