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Transports - Les TER globalement plus ponctuels que les TGV et les Intercités en 2013

Le bilan de la qualité des transports de voyageurs en 2013 remis à Frédéric Cuvillier le 15 mai montre que les trains régionaux obtiennent de meilleurs résultats en termes de ponctualité que les TGV, malgré d'importants écarts d'une région à l'autre.

Selon le bilan 2013 de la qualité de service dans les transports de voyageurs remis à Frédéric Cuvillier, secrétaire d'Etat aux Transports, le 15 mai, les TER sont globalement plus ponctuels que les TGV et les Intercités… mais aussi moins réguliers. En moyenne nationale, l'Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST) en charge de ce bilan a recensé 8,9% de TER en retard de plus de 5 minutes au terminus contre 11,6% pour les TGV et 11,1% pour les Intercités. En revanche, leur taux d'annulation (2,3%) est nettement supérieur à celui des TGV (0,3%) et Intercités (1%). Le rapport fait état de "pics de non-ponctualité" en juillet et en hiver. En été, les fortes chaleurs et les nombreux orages qui ont suivi ont été à l'origine de chutes d'obstacles sur les voies et de difficultés de circulation. Il y a également eu des droits de retrait suite à des agressions de contrôleurs et des problèmes récurrents de matériels. En automne-hiver, la nette diminution de la ponctualité des trains (le taux de retard a culminé à 11,9% en octobre) est imputable à des problèmes d'adhérence sur les voies et aux conditions climatiques humides les accompagnant, selon les explications données par la SNCF à l'AQST. Le rapport se refuse à produire un "palmarès" qui semblerait mettre les régions en concurrence mais souligne toutefois que "les inégalités sont fortes autour de la moyenne nationale de 8,9% des TER en retard, allant de 3,9% à 16,6% selon les régions en moyenne sur l'année, ce qui est un écart considérable".

Variations régionales, et saisonnières

Pour la première fois, cette édition 2013 inclut aussi les données des transports franciliens. Les 8 lignes de Transilien et 5 lignes de RER sont présentées avec les variations mensuelles respectives du taux de ponctualité des voyageurs (et non des trains) tel que défini par le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif). "La baisse générale des retards voyageurs en août semble montrer, en creux, que les autres mois de l'année, l'importance de la circulation des trains sur le réseau crée une tension générale du système qui peut vite multiplier les irrégularités, souligne l'AQST. L'autre particularité qui apparaît dans ce constat encore partiel, c'est la grande variabilité des taux de retard selon les lignes et les mois. Les mois d'octobre et de novembre ont été les pires de tous mais les écarts sur l'année peuvent aller de 3% à 23% selon les lignes RER et même de 4% à 28% en Transilien, sachant cependant que les nombres de voyageurs peuvent varier de 1 à 30 selon les lignes."
Sur les longues distances, le rapport note que les TGV sont devenus "globalement moins ponctuels que les trains Intercités". Leur taux moyen de retard à l'arrivée (à 5, 10 ou 15 minutes selon la durée du parcours) est passé de 10,6% en 2012 à 11,6% en 2013 avec une pointe en juillet à 14%. La détérioration du réseau TGV s'est produite "sur tout le territoire métropolitain par la conjugaison de causes d'ampleurs diverses selon les régions", note l'Autorité. Sur l'axe Atlantique, il s'agit principalement des conséquences travaux (24%) et de causes externes qui ont un impact sur l'infrastructure - accidents de personnes, alertes à la bombe, collisions, dérangements suite à des intempéries, malveillance, etc. (18% des cas). Le quart sud-est rencontre aussi les mêmes difficultés mais "à parts égales avec des retards dus aux autres transporteurs, aux dérangements d'installation ferroviaire, au matériel roulant et aux difficultés en gare". Dans l'Est et le Nord, "respectivement 30% et 23% des retards sont liés aux réseaux extérieurs ou aux mouvements sociaux ou à des difficultés en ligne autres que celles habituellement cataloguées", observe l'AQST qui signale aussi que les neiges de mars et les grandes chaleurs de juillet ont été "exceptionnelles" en 2013. Quant aux trains Intercités, ils ont légèrement amélioré leur taux moyen de retard, passé de 11,5% à 11,1%, "malgré une pointe difficile en juillet due à de fortes chaleurs". Mais "la comparaison des retards au départ et à l'arrivée de ces trains montre qu'ils perdent beaucoup de leur ponctualité en cours de route, notamment parce que leurs conditions de circulation sont moins avantageuses que celles des TGV sur lignes dédiées à la grande vitesse".

Des retards aux causes multiples, pas toujours imprévisible

L'AQST estime que les raisons de cette dégradation de la ponctualité des trains de grandes lignes mériteraient une analyse plus approfondie, d'autant qu'elle ne dispose que des causes des retards des TGV, globalisées par "quart de France". Elle avance malgré tout comme explications le vieillissement moyen du réseau ferroviaire et certains épisodes météorologiques (neige et froid en mars, chaleurs et orages en juin et juillet). "Toutefois, il nous semble que l'argument des perturbations pour causes de travaux sur les infrastructures ne devrait pas être si prégnant dans les retards subis, souligne-t-elle. Certes, il est évident que les travaux de régénération du réseau (plus de 1.000 chantiers en 2013), ainsi que les effets indirects des chantiers de construction de voies nouvelles, se sont multipliés et ont pu ainsi provoquer des altérations fortes au service normalement offert. Mais hormis d'inévitables aléas (comme les fins de travaux de nuit), une grande partie de ces perturbations devrait être prévisible et ainsi mieux intégrée dans les durées et les horaires annoncés à l'achat du voyage."
Dans un communiqué, Frédéric Cuvillier a souhaité que les prochains bilans de l'AQST incluent davantage les "transports du quotidien", notamment le métro parisien, les transports collectifs des grandes villes et les autocars et qu'ils comportent une analyse des causes des retards et des annulations afin de bien distinguer ce qui est imputable aux opérateurs et ce qui est dû à des événements extérieurs.