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Logement - 2010, année record pour la progression du parc locatif social

Les derniers chiffres du CGDD sur le parc locatif des bailleurs sociaux révèlent que la mise en location a connu sa plus forte progression depuis plus de dix ans dans toutes les régions. Mais aussi une hausse du taux de vacance et une hausse des loyers.

Comme chaque année, le service de l'observation et des statistiques du Commissariat général au développement durable (CGDD) publie les chiffres de progression du parc locatif des bailleurs sociaux. Ceux-ci portent sur la situation au 1er janvier 2011. A cette date, le parc des bailleurs sociaux enregistre une progression sur un an de 71.200 logements. Cette augmentation correspond à la mise en service de 97.400 nouveaux logements sociaux durant l'année 2010 - dont 79% de neufs - tandis que 26.200 logements sont sortis du parc (dont 12.300 démolitions et 11.000 ventes). Le parc locatif social atteint ainsi, au 1er janvier 2011, un total de 4.576.100 logements, soit une progression record de 1,6% (contre +1,2% en 2009).
Cette mise en location de 97.400 nouveaux logements sociaux constitue en effet la plus forte progression depuis plus de dix ans. Elle est nettement supérieure aux 71.400 mises en location supplémentaires enregistrées en 2009, résultat que le service de l'observation et des statistiques du CGDD qualifiait pourtant déjà de "nombre sans conteste le plus élevé depuis l'an 2000". On rappellera en effet qu'entre 2001 et 2008, les mises en service n'avaient jamais dépassé les 60.000 logements sociaux par an. Le résultat de 2010 se situe donc environ 40% au-dessus de cette moyenne décennale et, combiné avec celui de 2009, marque une accélération incontestable du rythme de la production de logements sociaux.

De forts écarts régionaux

La progression nationale enregistrée en 2010 se retrouve dans toutes les régions métropolitaines, avec cependant des écarts significatifs. Le parc locatif social progresse ainsi de 4,3% en Midi-Pyrénées, de 2,8% en Bretagne, de 2,5% en Languedoc-Roussillon, de 2,1% en Aquitaine, de 2% en Auvergne, en Corse et en Rhône-Alpes... La hausse est en revanche plus modeste en Champagne-Ardenne (+0,3%), en Basse-Normandie (+0,6%), en Bourgogne, dans le Centre, en Picardie et en Poitou-Charentes (+0,8%)... Avec une augmentation de 1,8%, l'Ile-de-France - qui représente 26,3% du parc locatif social - se situe légèrement au-dessus de la moyenne nationale et accélère nettement sa progression (+1,2% en 2009). Ces chiffres aboutissent à une densité de 72 logements sociaux pour 1.000 habitants en métropole (65 pour 1.000 outre-mer). En termes géographiques, les densités les plus élevées se situent quasiment toutes au nord d'une ligne Rennes-Grenoble.
Sans qu'il soit possible d'établir un lien exclusif entre ces deux éléments, cette progression du parc social s'accompagne d'une hausse du taux de vacance. Au 1er janvier 2011, 3,2% des logements du parc locatif des bailleurs sociaux étaient ainsi vacants (contre 2,8% à la même date de 2010 et 2,4% un an auparavant). La mobilité est également plus importante que ne le laissent croire certaines idées reçues. Près d'un logement social sur dix a ainsi fait l'objet d'un emménagement en 2010. Cette proportion varie toutefois fortement d'une région à l'autre : de 6,1% en Corse et 6,8% en région Paca à 13,3% en Franche-Comté et 13,5% en Midi-Pyrénées.
L'accroissement record du parc locatif social n'a cependant pas freiné la progression des loyers. Le loyer mensuel moyen par mètre carré de surface corrigée était en effet, en 2010, de 3,10 euros en métropole (et 2,94 euros hors Ile-de-France), contre respectivement 2,99 et 2,89 euros en 2009, soit une progression de 3,6%. A nouveau, ce chiffre moyen recouvre d'importants écarts régionaux avec un loyer mensuel moyen au mètre carré allant de 2,72 euros en Auvergne à 3,11 euros dans le Nord-Pas-de-Calais. Même en matière de logement social, l'Ile-de-France constitue un cas à part, avec un loyer moyen de 3,54 euros en 2010.