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Emplois de direction - "100% de mobilité" pour les DGS des grandes villes ayant connu une alternance

Début avril, au lendemain des élections municipales, le Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDGCT) prévoyait qu'au moins 70% des communes de plus de 10.000 habitants assisteraient à un changement de directeur général dans les mois qui allaient suivre. Qu'en est-il réellement aujourd'hui, à quelques jours de la fin du délais des six mois pendant lesquels aucune fin de détachement ne peut intervenir ?
Une chose est sûre : le syndicat n'avait pas surestimé l'ampleur du "mercato" postélectoral. En tout cas, du côté des grandes villes qui ont "basculé" (changement de majorité, voire simple changement de maire sous une même étiquette politique), "on a 100% de mobilité", constate Stéphane Pintre, le président du SNDGCT. Dans des villes comme Saint-Etienne, Rouen ou Toulouse, pour ne citer que quelques noms, "l'ensemble de la direction générale a changé ou est en passe de changer". Ce serait chose faite pour les directeurs généraux des services (DGS) et "en passe d'être fait" pour les directeurs généraux adjoints (DGA). "Dans les villes de 100.000 habitants et plus, les choses ont été claires et dites dès le début. Dans les villes moyennes, les élus ont plutôt tendance à attendre la fin des six mois", pour annoncer leur décision de se séparer du DGS, résume Stéphane Pintre. En sachant que dans ces mêmes villes moyennes - où on aura aussi presque "100% de mobilité" dans les cas d'alternance politique - les difficultés pour certains DGS écartés sont plus fortes : le jeu des chaises musicales est de facto plus encombré et est de surcroît marqué par un déséquilibre politique (davantage de villes sont passées de droite à gauche que l'inverse).
Le renouvellement des équipes de direction, ou du moins des DGS, concerne même certaines villes dont le maire sortant a été réélu. "Il s'agit alors pour le maire de donner un signe de changement à ses services ainsi qu'à ses administrés, après avoir mis en avant cette volonté de changement pendant la campagne électorale", analyse Michel Namura, DGS de Saint-Ouen et vice-président national du SNDGCT.
Malgré son ampleur, cette valse des dirigeants territoriaux semble se dérouler dans de meilleures conditions qu'après les élections de 1995 et de 2001. Si le réseau de médiation mis en place par le syndicat est intervenu plusieurs fois, les litiges réglés devant les tribunaux devraient se faire plus rares qu'auparavant. "Les professionnels ont désormais compris que la mobilité était inhérente à leur fonction et les élus ont quant à eux compris qu'il ne sert à rien de cacher son jeu", estime Michel Namura. "On va tout de même voir quelques DGS se retrouver dehors du jour au lendemain, précise néanmoins Stéphane Pintre. Certains maires se servent du DG pour s'installer, prendre leurs marques puis leur donnent congé au bout des six mois."

C.M.

Le SNDGCT en ordre de bataille pour les élections professionnelles

Le syndicat, qui prépare activement son Congrès national  (à Evian du 23 au 25 octobre, couplé avec ses Assises professionnelles), est également mobilisé sur un autre gros dossier : celui des élections professionnelles du 6 novembre et du 11 décembre. Il a en effet décidé cette année de présenter ses propres listes sur l'ensemble du territoire ou, plus précisément, partout où les élections se dérouleront au niveau départemental (ce qui est le cas pour toutes les collectivités comptant moins de 350 agents, les plus grandes collectivités assurant a contrario elles-mêmes leurs élections professionnelles). Le SNDGCT le fera soit seul (dans 28 département), soit en alliance avec d'autres syndicats (dans 23 départements, le plus souvent avec la CGC, parfois avec le Syndicat des secrétaires de mairies pour les départements ruraux). L'enjeu est clair : disposer de représentants dans les commissions administratives paritaires (CAP) des cadres A. Et, une fois que les voix de toutes ces CAP seront additionnées, "montrer le poids du SNDGCT" et espérer siéger au Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT).