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Fonction publique - Les femmes demeurent peu présentes aux postes de direction

Les femmes sont toujours peu présentes aux postes de dirigeants de la fonction publique territoriale (FPT), constate un rapport du Conseil économique et social (CES) sur "la place des femmes dans les lieux de décision".
En effet, seules 15 femmes sur 100 (15,6% exactement) occupaient fin 2003 des postes à fortes responsabilités au sein de la FPT. Davantage de femmes accèdent au poste de directeur général adjoint (DGA) qu'à celui de directeur général des services (DGS), ce qui fait dire au CES que les inégalités "sont d'autant plus fortes que l'on s'élève dans la hiérarchie". On peut repérer ce phénomène dans la filière administrative, où 21% des DGA, mais seulement 9% des DGS sont des femmes. En outre, dans la filière technique, les femmes sont quasiment absentes au poste de DGS. Dans les collectivités les plus importantes, on n'en trouve même aucune.
Au sein même de la FPT, les écarts peuvent être sensibles d'un niveau de collectivité à un autre. On observe ainsi une plus forte proportion de femmes parmi les directeurs généraux d'établissements publics locaux (24%) que parmi ceux des conseils régionaux ou généraux (13%).
La FPT ouvre ses emplois supérieurs aux femmes davantage que ne le fait la fonction publique de l'Etat. Dans celle-ci, les femmes occupent seulement 10,3% des emplois de dirigeants - ce taux étant cependant de 14,2% pour les seules administrations civiles de l'Etat. La fonction publique hospitalière fait mieux, puisque 17,5% de son personnel d'encadrement dirigeant est féminin. Toutes fonctions publiques confondues, 12,1% des emplois supérieurs sont occupés par une femme.
Mais la situation pourrait évoluer, notamment dans la FPT, où les femmes sont plus facilement promues que dans les autres fonctions publiques. Ainsi, 20,6% des territoriaux promus fin 2003 à des postes de direction étaient des femmes.
Pour féminiser davantage les fonctions de direction de la fonction publique, le CES estime qu'une volonté politique forte est indispensable. Ce qui doit se traduire par l'affichage d'objectifs chiffrés concernant les nominations de femmes, et évalués par les conseils supérieurs des fonctions publiques. Le CES croit aussi utile de développer les "chartes de gestion du temps" initiées déjà par quelques administrations. Elles devraient "comporter au bénéfice des hommes comme des femmes des mesures de nature à favoriser la conciliation entre la vie professionnelle, la vie familiale et les temps sociaux". Enfin, le CES souhaite que les jurys, les comités de sélection et les organismes consultatifs soient constitués à parité d'hommes et de femmes, alors que pour l'heure, la réglementation n'exige la présence que d'un tiers de femmes.

 

Thomas Beurey / Projets publics

 

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