Environnement - Zéro pesticide pour les espaces verts et les voiries : les maires inquiets des conséquences financières
Une majorité de maires (79%) considère l'objectif "zéro pesticide" comme une nécessité mais 80% l'associent à un sentiment de contrainte pour les municipalités, notamment en termes financiers, selon un sondage Harris Interactive réalisé pour l'association Eco Maires* publié le 13 avril. 64% des élus interrogés anticipent ainsi un impact important en termes de coûts et tout particulièrement parmi les maires des plus petites communes - 24% d'entre eux anticipent un impact " très important", contre 21% en moyenne. Les maires sont d'autant plus inquiets que le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, qui vient de revenir en discussion en commission spéciale à l'Assemblée, prévoit de renforcer les dispositions prévues par la loi Labbé du 6 février 2014 en interdisant les produits phytosanitaires dès le 1er janvier 2017 non seulement pour les espaces verts mais aussi pour les voiries. "L'adaptation à l'extension du champ d'application de la loi Labbé à la voirie, ainsi que la célérité de son application nécessitent des budgets d'investissement à la fois en matériel et en formation que n'auront pas le temps de faire les communes en moins d'un an", estiment Les Eco Maires tout en se félicitant des mesures d'encadrement des usages des produits phytosanitaires prises pour les personnes publiques. L'association souhaite que l'équipement des plus petites communes en matériel performant puisse se faire au travers d'appels à projets du ministère de l'Ecologie. "Des solutions basées sur des aides et des incitations seront nécessaires pour permettre une transition, de façon à ce qu'en 2020 toutes les communes de France, quelle que soit leur taille, aient pu réellement mettre en place les dispositions nouvelles d'interdiction de recours aux produits phytosanitaires", souligne-t-elle.
Anne Lenormand
*Enquête réalisée par téléphone du 30 mars au 7 avril 2015. Echantillon de 404 élus représentatif des maires de communes françaises. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : taille de commune, région.