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Villes moyennes : des données pour objectiver le sentiment de regain d'attractivité

Publiée ce 11 juillet à l'occasion de l'ouverture du Congrès de Villes de France, une étude met en avant des données destinées à mesurer la dynamique d'attractivité des villes moyennes. Oui, ces dernières gagnent des habitants, mais d'abord parce que les familles déjà présentes sur place s'agrandissent. Avant le Covid, les villes moyennes attiraient certes des habitants des métropoles, mais en perdaient davantage du fait de l'attractivité de villes plus petites. La dynamique positive pour les villes du programme Action cœur de ville est en tout cas confirmée, avec notamment une hausse de 13% du nombre d'étudiants enregistrée entre 2018 et 2020.  

Avec l'effet combiné du programme Action cœur de ville (ACV) et de la crise sanitaire, on perçoit – dans les sondages, dans la presse – un regain d'attractivité des villes moyennes. "Les villes moyennes ont le vent en poupe. Mais ce sentiment d’attractivité correspond-il pour autant à une réalité ?" A l'occasion de son Congrès annuel qui se tient à Fontainebleau ces 11 et 12 juillet, l'association Villes de France présente des éléments de réponse à cette question avec l'étude Data Territoria, réalisée en partenariat avec le cabinet Spallian. Dans le prolongement des baromètres des territoires portant sur l’attractivité des villes moyennes (voir nos articles ci-dessous), sept domaines ont été passés au crible dans cette étude : la population, l'emploi, le logement, l'environnement, la santé, les mobilités et l'enseignement supérieur. Et, de l'avis de Jean-François Debat, président délégué de Villes de France, "les données viennent confirmer nos espérances : les villes moyennes attirent, c’est un fait". Une partie de ces données date toutefois un peu, ce qui ne permet pas d'appréhender pleinement l'effet de la crise sanitaire sur ces dynamiques.

Une croissance démographique tirée par la natalité

Au chapitre des bonnes nouvelles, c'est d'abord "le regain démographique des villes moyennes" qui est mis en avant. Alors que la population stagne dans les grandes villes, elle a augmenté dans les villes moyennes de 2,6% entre 2013 et 2019, contre 1,6% entre 2008 et 2013. Quant aux villes du programme ACV, elles ne perdent désormais plus d'habitants "après une baisse significative" entre 2008 et 2013.

Si cette croissance est "tirée par la natalité", l'attractivité globale n'est pas encore au rendez-vous puisque "les départs des villes moyennes [ont été] plus nombreux que les arrivées vers celles-ci" entre 2013 et 2018. Plus précisément, "les villes moyennes attirent les habitants des métropoles" – avec un solde de 53.000 habitants au profit des villes moyennes entre 2017 et 2018 –, "mais en perdent davantage dans les échanges migratoires avec les petites villes". A près de 9% sur le prix des appartements entre 2020 et 2021, mais avec de fortes disparités entre les villes moyennes, la "hausse significative des prix du logement" n'est pas favorable à un renversement de cette tendance au départ vers de plus petites villes.

Efficacité de la lutte contre l'artificialisation des sols

Si les petites villes sont notamment plébiscitées par les 25-40 ans, "les 15-25 ans ont tendance à se diriger vers des villes plus peuplées". Les villes moyennes ont ainsi tout intérêt à développer leur offre de formation pour continuer à attirer des jeunes. La dynamique serait d'ailleurs amorcée, si l'on en croit la hausse de 13% d'étudiants enregistrée dans les villes ACV entre 2018 et 2020, soit une augmentation presque deux fois plus importante par rapport à celle observée dans les grandes villes. Au total, les villes moyennes accueillent 34% des étudiants.  

En matière d'emploi, selon l'étude, "la crise sanitaire a rebattu les cartes", avec des villes moyennes et notamment des villes ACV qui auraient "démontré une meilleure résilience". Concernant l'environnement, la bonne maîtrise de l'artificialisation des sols est présentée comme un réel atout, avec une augmentation contenue à 1,1% entre 2012 et 2018, soit un net ralentissement par rapport au taux de 5% lors de la première décennie 2000. En revanche, et sans surprise, la voiture "demeure le mode de transport privilégié" des actifs, y compris – mais dans une moindre mesure – parmi ceux qui travaillent dans leur commune. La marche et le vélo représentent 19% des flux internes et, "pour les flux sortants, 11% des actifs utilisent les transports en commun".

Enfin, en matière d'accès aux professionnels de santé, "la moitié des villes moyennes sont moins bien dotées que la plupart des grandes villes" et 7% des villes moyennes sont classées en "zone d'intervention prioritaire" concernant l'accès à une consultation de médecine généraliste. Cet accès difficile aux services de santé était considéré comme l'une des "trois principales faiblesses de leur commune" par 26% des répondants au baromètre des territoires de Villes de France en 2021, contre 21% en 2020.

 

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