Finances locales : les villes moyennes envisagent d'intensifier leurs investissements
Selon une enquête rendue publique par Villes de France le 30 mai, la reprise de l'investissement public local devrait se poursuivre en 2022 dans les villes de taille intermédiaire (de 10.000 à 100.000 habitants). En matière de ressources humaines, autre champ auquel s'intéresse cette étude, un des "enjeux majeurs" pour ces communes réside dans le vieillissement des agents et l'absentéisme qu'il occasionne.
L'association présidée par Caroline Cayeux, maire de Beauvais, a interrogé 41 villes membres de son réseau – des communes dont la population moyenne s'élève à un peu plus de 36.000 habitants – et deux intercommunalités à fiscalité propre également adhérentes (communautés d'agglomération de Sophia Antipolis et Mont-de-Marsan) sur leurs orientations budgétaires pour 2022.
Il ressort de cette étude que les investissements seront en hausse ou en forte hausse dans une large majorité des cas (28 villes). Ces communes pourraient augmenter en 2022 leurs dépenses d'investissement de 11%. 15 collectivités envisagent à l'inverse de stabiliser, ou de baisser leurs investissements en 2022.
Parmi leurs priorités en matière d'investissement, les villes et les intercommunalités sondées mentionnent "l’aménagement urbain du centre-ville en lien avec le programme Action cœur de ville", "la transition écologique et l’efficacité énergétique des bâtiments", "les travaux de voirie", ou encore "la préservation du patrimoine".
Modération fiscale
La hausse des dépenses d'investissement est favorisée par "les crédits de l'État liés à la relance et à la transition écologique" et par le maintien d'"une politique d'emprunt assez accommodante", selon Villes de France. Une nette majorité des collectivités ayant indiqué investir davantage en 2022 envisagent ainsi d'accroître leur encours de dette.
Par ailleurs, afin d'avoir la capacité à investir, les villes moyennes devraient "continuer à maîtriser l’évolution de leurs dépenses de fonctionnement", celle-ci étant attendue à +2,5% en 2022.
Rares sont les villes qui accentuent la pression fiscale. Seules 3 villes sur 41 vont relever leur taux de taxe sur le foncier bâti, de 2,5% en moyenne. La priorité est de "redonner du pouvoir d’achat aux ménages", expliquent les responsables interrogés. Ils affirment également que la revalorisation forfaitaire des valeurs locatives, à savoir l'élément-clé du calcul des principaux impôts locaux, est "suffisante cette année". Pour rappel, elle s'établit à +3,4%.
Ces tendances confirment les résultats d'une récente étude réalisée par le cabinet FSL sur l'évolution de la fiscalité des villes de 40.000 à 100.000 habitants et de leurs groupements. Ces territoires "ont modérément utilisé leur pouvoir de taux en 2022, le taux d’évolution des taxes foncières s’élevant en moyenne à +0,9%", indiquait cette étude. Elle révélait toutefois qu'un nombre non négligeable d'intercommunalités accueillant ces villes ont relevé cette année, parfois de manière significative, les taux de la taxe sur le foncier bâti et de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (Teom).
Prévoyance et santé des agents
Interrogées également par Villes de France sur leurs orientations en matière de ressources humaines, les villes de l'échantillon ont mis en évidence le vieillissement de leurs agents, ceux-ci ayant atteint une moyenne d'âge de 47 ans. Le phénomène "doit être anticipé et pris en compte", selon l'association. Notamment parce qu'il a pour corollaire l'absentéisme croissant des agents. "Relativement important" (7,1% en moyenne), cet absentéisme dans les villes moyennes se situe pour autant à des niveaux proches de ceux observés dans les collectivités dans leur ensemble. Reste que ces absences peuvent "localement poser des difficultés d’organisation évidentes dans certains services".
La participation des employeurs territoriaux à la protection sociale complémentaire de leurs agents, qui sera progressivement obligatoire à compter de 2025, est un des leviers existant pour tenter d'enrayer cette tendance. En 2022, quatre villes sur cinq y ont recours, au sein de l'échantillon étudié. Leur participation mensuelle s'élève en moyenne à 30 euros. En sachant que les contributions s'échelonnent de 15 à 30 euros en matière de santé et de 5 à 15 euros en matière de prévoyance.