Archives

Investissements d'avenir - Ville numérique : l'AMGVF réclame un appel à projets ouvert aux collectivités

Des collectivités locales qui ne peuvent pas se porter candidates à un appel à projets national pourtant baptisé "Ville numérique" : c'est un drôle de paradoxe ! C'est surtout une contradiction que s'est empressée de relever l'Association des maires des grandes villes de France (AMGVF), dans son communiqué de ce 23 février.
Dans le cadre des investissements d'avenir, le gouvernement (et notamment le ministre chargé de l'Industrie, Eric Besson) a lancé, le 21 février, un appel pour "soutenir les projets de recherche et développement (R&D) innovants collaboratifs dans le domaine des technologies liées à la ville numérique". Trois thématiques majeures sont couvertes par cet appel : la collecte des données (outils de collecte et de diffusion, développement de capteurs), le traitement et la simulation de données en temps réel et les interfaces d'usages intelligentes (notamment les services sans contact). Les projets peuvent concerner tous les aspects du fonctionnement des cités intelligentes (Smart cities) : sécurité, mobilité, réseaux, information, aménagement/urbanisme. Ils doivent avoir pour objectif de contribuer à l'optimisation du fonctionnement de la ville, au développement de la cité interactive, à l'accès à des services d'information et de communication publiques ou privées et s'inscrire en particulier dans un objectif de préservation de l'environnement, d'aide à la prise de décision, de résorption des situations de crises et de lutte contre les nuisances. Or, à la rubrique "Règles d'éligibilité des partenaires", le cahier des charges indique que le partenaire d'un projet éligible doit : "être une entreprise, un établissement de recherche ou une association".

Mettre la main à la poche

Les collectivités territoriales ne sont mentionnées qu'au titre des cofinancements publics. Les villes seraient juste bonnes à contribuer financièrement aux projets mais pas à les porter ! "L'objectif du gouvernement est de ne pas donner l'impression que l'Etat ou les collectivités locales gaspillent l'argent public", précise l'AMGVF à Localtis. Comme si les laboratoires de recherche, les entreprises ou les consortiums industriels étaient les garants d'un meilleur usage des deniers publics… Les exemples ne manquent pourtant pas de projets innovants qui n'ont jamais atteint le stade de la commercialisation de masse ou, pire encore en période de compétition mondialisée, qui n'ont jamais pu être exportés !
Cette "mise à l'écart" des collectivités vient, en outre, "en parfaite contradiction" avec l'appel à candidatures publié en juillet 2010 par le ministère de l'Industrie sur les "Territoires leaders du mobile sans contact" (ou NFC : near field communication) lequel précise que "les initiatives portées par les territoires labellisés auront légitimement vocation à se porter candidates à l'appel à projets relatif à la ville numérique que le commissariat général aux investissements lancera dans le cadre de la mise en œuvre des investissements d'avenir", cite l'AMGVF. Rappelons que ce sont bien neuf grandes villes qui ont été retenues dans ce cadre : Bordeaux, Caen, Lille, Marseille, Nice, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulouse.
En conséquence, les maires demandent au commissariat général aux investissements "le lancement sans délais d'un appel à projets spécifique, réservé aux collectivités et à leurs groupements, pour le développement des infrastructures et des usages liés à la ville numérique".

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis