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Développement des territoires - Urbanisme, paysages, biodiversité : les parcs naturels régionaux font valoir leurs compétences

Conserver voire conforter leur rôle de pivot sur les territoires : c'est le message que les parcs naturels régionaux ont voulu faire passer à Cécile Duflot le 13 février. Lors de sa rencontre avec la ministre de l'Egalité des territoires, la délégation de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France a fait part de sa vigilance sur les dossiers ayant trait à l'urbanisme.

"Au quotidien, nous accompagnons déjà les communes pour qu’elles parviennent à traduire dans leurs documents d’urbanisme et PLU l’empilement des outils générés par les lois Grenelle. Certains élus sont totalement perdus. A l’heure où de nouveaux projets de lois sont en cours, avec en prévision une série de dispositions qui concernent les parcs, nous ne souhaitons pas que celles-ci s’éparpillent sans cohérence ni vision d’ensemble", explique Jean-Louis Joseph, président de la Fédération, du parc naturel régional du Luberon et maire d'une petite commune du Vaucluse (La Bastidonne). Sur le volet urbanisme, la Fédération souhaite ainsi voir maintenu le principe d’opposabilité des chartes aux PLU quand il y a un schéma de cohérence territoriale (Scot). "C’est inscrit dans le Code de l’environnement mais sur le terrain les choses ne sont pas claires. La partie n’est pas gagnée", commente Jean-Louis Joseph. "La ministre nous a écoutés et s’est montrée intéressée par nos propositions. Un travail technique sera engagé dans les prochaines semaines avec ses services", ajoute Pierre Weick, directeur de la Fédération, à l'issue de la rencontre de la délégation des parcs avec Cécile Duflot le 13 février.

Les parcs, territoires d’expérimentation

Pour lutter contre l’artificialisation des espaces agricoles et naturels, notamment dans les parcs situés en périphérie d’agglomération, la Fédération ne manque pas non plus d’idées. Dans les chartes de parcs, il a par exemple été rendu possible d’introduire un plafond visant à contenir ce grignotage des terres. L’option intéresse surtout les parcs soumis à une forte pression urbaine, comme celui des Boucles de la Seine Normande ou de la Haute Vallée de Chevreuse (où se tiendra le prochain congrès de la Fédération en octobre). Autre outil à expérimenter : un "coefficient biotope à la parcelle", qui imposerait un pourcentage minimum de surface au sol des constructions réservé à la biodiversité, par exemple pour des projets de lotissement. A la suite d’un appel à projets remporté l’an dernier, l’un des parcs du réseau, celui du Luberon, planche également sur la résorption des zones dégradées ou "points noirs paysagers", qui comprennent les entrées de ville. Les outils testés et les enseignements à en tirer seront révélés en juin prochain. "La Loi Paysage fête cette année ses vingt ans. Il est temps de reprendre en main cet objectif d’amélioration du paysage. D’autant qu’il est parlant et interpelle bien les habitants", justifie Pierre Weick.

Asseoir leur leadership sur la biodiversité

A l’issue d’une concertation qui a duré deux ans et qui a été menée tous azimuts au sein de son réseau et auprès de ses nombreux partenaires, une mission sur l’avenir des parcs conduite par la Fédération vient de conclure à la nécessité de porter à quinze ans - contre douze actuellement - la durée de validité des chartes élaborées dans chaque parc. "Car le niveau de qualité et d’exigence a beaucoup évolué ces dernières années. Et leur révision est un processus lourd", justifie Jean-Louis Joseph. Les Parcs exigent aussi le maintien de leur double tutelle : création et compétence relevant des régions, classement par l’Etat. "C'est dans notre ADN", insiste Pierre Weick. Fin février, une réunion avec l'Association des régions de France (ARF) est prévue pour en parler. Dans le cadre d’un autre projet de loi, celui sur la biodiversité, les Parcs tiennent par ailleurs à être reconnus comme chefs de file et interlocuteur unique au sujet des politiques de biodiversité déployées sur leur territoire. "Aujourd’hui, un grand nombre d’acteurs interviennent. Il faut un pilote à bord et harmoniser, alléger ce millefeuilles local. Cela nécessiterait que les régions nous passent le relais sur certains points", conclut Jean-Louis Joseph.

 

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