Enseignement supérieur - Universités : le rapport d'étape du comité StraNES parle peu des collectivités
Il est peu question des collectivités dans le rapport d'étape du Comité StraNES (stratégie nationale de l’enseignement supérieur) remis le 9 juillet à Benoît Hamon et Geneviève Fioraso par Sophie Béjean, présidente du Comité et présidente de Campus France, et Bertrand Monthubert, rapporteur général du comité StraNES et président de l’Université Paul Sabatier à Toulouse. Peut-être en sera-t-il davantage question dans le rapport définitif prévu à l’automne dont les propositions seront ensuite soumises au débat public par la consultation des instances représentatives et des commissions parlementaires compétentes.
"Comment mettre en œuvre une stratégie nationale quand les acteurs, comme les établissements d’enseignement supérieur, sont autonomes et quand d’autres institutions, comme les collectivités territoriales, ont aussi leur propre stratégie ?", interroge le rapport d'étape dans l'un des seuls chapitres abordant les collectivités, celui portant sur le contrat quinquennal. Les rapporteurs y expriment le "risque" d'être en présence de "différentes stratégies entre les ministères, collectivités territoriales définissant leur politique en contradiction avec les objectifs nationaux, concurrence exacerbée…", insistant sur le fait que "tout cela n’est en rien de la politique-fiction : c’est trop souvent la réalité et ceux qui font vivre l’enseignement supérieur se trouvent parfois écartelés entre des intérêts contradictoires, au risque d’une forte perte d’énergie". Selon eux, la loi Fioraso du 22 juillet 2013, et particulièrement son article 64 (voir notre article ci-contre), devrait régler tout cela. "La loi a organisé la mise en cohérence : la stratégie nationale est le cadre au sein duquel les différents acteurs définissent leurs propres orientations permettant de décliner celle-ci au niveau territorial, en pleine cohérence avec les objectifs nationaux", estiment les rapporteurs. Selon eux, "le contrat quinquennal apparaît comme le lieu de la concrétisation de la dynamique collective, et les regroupements en sont la pierre angulaire". Ils conseillent dès lors aux ministres : "il est important que l’Etat le réinvestisse pour porter fortement les objectifs qu’il se sera fixés".