Sécurité - Une réflexion sur le rôle des polices municipales va s'engager
Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a annoncé, jeudi 27 mai, qu'une réflexion allait s'engager dès cette semaine "sur la place et le rôle des polices municipales dans la société". "L'Inspection générale de l'administration procédera à un travail d'inventaire et d'analyse qui précédera une concertation élargie avec l'ensemble des acteurs", indique un communiqué de Beauvau publié à l'issue d'une réunion avec les syndicats de police municipale. Une sorte de "Grenelle de la sécurité" réclamé par plusieurs syndicats. Les policiers municipaux, encore sous l'émotion de la mort d'une des leurs, la semaine dernière à Villiers-sur-Marne, sont unanimes pour demander une remise à plat de leurs compétences, alors que huit textes ont été pris en onze ans (le dernier en date étant la Loppsi 2 adoptée en février à l'Assemblée mais toujours non programmée au Sénat), sans aucune réflexion globale. En revanche, tous ne sont pas d'accord sur la nécessité d'être armés ou non. La question du Taser, donc un nouveau décret a été publié, jeudi 27 mai, avec plus de garanties en matière de formation comme l'avait demandé le Conseil d'Etat en septembre dernier, n'est pas à la hauteur des enjeux, estiment certains d'entre eux. A commencer par le Syndicat national des policiers municipaux (SNPM-CFTC) qui réclame une loi pour donner la possibilité à tous les policiers de porter une arme à feu, alors que ce choix relève aujourd'hui du maire. Ainsi, sur 18.000 policiers municipaux français exerçant dans 3.300 communes, un tiers environ portent une arme à feu. "Dès l'instant où on est sur la voie publique, on est une cible potentielle, en danger", a justifié Frédéric Foncel, vice-président du SNPM. Jean-Claude Lenay, secrétaire national de la CFDT-Interco a une vision plus nuancée et estime que ce sont "les missions qui dictent l'armement et non le contraire". Brice Hortefeux a tranché le débat, rappelant que la décision relevait "exclusivement" du maire. En revanche il a annoncé que la convention de coordination-type, encadrant les relations entre les différentes forces de sécurité intérieure, sera renforcée pour "améliorer les synergies" entre la police nationale, la gendarmerie nationale et les polices municipales. Dans un souci de meilleure coordination opérationnelle, cette convention comportera un volet consacré à l'échange d'informations et aux transmissions radio, précise le communiqué de Beauvau. Interrogé par Localtis hier, la FA-FPT avait pointé les carences en matière d'échange d'informations et de moyens de communication entre les différents corps.
Les syndicats de policiers municipaux seront reçus vendredi 28 mai au cabinet d'Alain Marleix, le secrétaire d'Etat aux Collectivités, avec l'Association des maires de France (AMF), sur un tout autre sujet : l'intégration d'un volet social au protocole d'accord sur l'avenir statutaire de la filière.
M.T. avec AFP