Energies renouvelables - Une première année bien remplie pour le fonds Chaleur
Le 19 octobre, un bilan de la première année de fonctionnement du fonds de soutien à la chaleur collective, dit fonds Chaleur, a été dressé par Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie. Doté d'une enveloppe de près d'un milliard d'euros pour 2009-2011, ce fonds constitue l'une des 50 mesures du plan français de développement des énergies renouvelables (EnR) présenté en novembre dernier par le ministère de l'Ecologie. Etant destiné à soutenir la construction d'installations et de chaufferies collectives utilisant des sources d'énergies renouvelables (bois, solaire, biogaz, géothermie), il intéresse principalement l'habitat collectif, les collectivités et les entreprises non concernées par l'appel à projets Biomasse lancé en parallèle par l'Ademe. Il est géré par cette agence et son réseau régional, en étroite coordination avec les collectivités concernées.
Le premier bilan provisoire de l'année 2009 chiffre à 289 le nombre de dossiers retenus, pour un montant global de production de chaleur renouvelable estimé à plus de 200.000 tonnes équivalent pétrole (TEP), l'objectif fixé dans le cadre du Grenelle étant de 5,5 millions de TEP produites d'ici 2020. Pour l'heure, le fonds va apporter plus de 157 millions d'euros à ces projets, dont la moitié à des projets d'extension ou de développement de réseaux de chaleur. Or jusqu'à présent, l'Ademe n'aidait pas ou peu ce type de projets. Exemple emblématique : plus de 26 millions d'euros vont être apportés au projet d'extension du réseau de chaleur géré par la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) dans l'est parisien, actuellement peu desservi par rapport à l'ouest, et ce dans le cadre des travaux engagés pour réaliser la ligne de tramway T3. Hors Ile-de-France, l'Alsace est la région la plus massivement soutenue, avec 17,5 millions d'euros d'aides réparties sur quatre installations. En nombre d'installations soutenues se distinguent également les régions Franche-Comté et Rhône-Alpes.
Ce fonds soutient par ailleurs quatre autres sources d'énergie. En bois énergie sont ainsi concernés 60 projets de chaufferies à bois et 51 plateformes de stockage du bois abattu par la tempête Klaus, qui se sont constituées dans les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Près de 47,5 millions d'euros d'aides doivent être apportés aux premières - essentiellement situées en Aquitaine, Poitou-Charentes, Franche-Comté, Limousin et Picardie - et plus de 5,3 aux secondes. Exemple de projet urbain soutenu : 2 millions d'euros sont apportés au projet de greffe d'une chaufferie bois sur le réseau de chaleur de Saint-Denis (93). Pour l'heure, une petite trentaine d'installations géothermiques sont soutenues, essentiellement en Alsace et Aquitaine, pour un montant global d'aides atteignant 19 millions d'euros. A ces deux régions s'ajoutent Paca, les Pays-de-la-Loire, le Languedoc-Roussillon, la Bretagne, la Haute-Normandie et Rhône-Alpes dans la liste des 109 installations solaires thermiques qui vont être soutenues par le biais de ce fonds. L'actuel parent pauvre avec seulement trois projets soutenus est le biogaz, difficilement valorisable thermiquement. Enfin, il est à noter que l'Ademe a lancé ce même jour le second appel à projets Biomasse destiné aux entreprises des secteurs industriel, agricole et pour la première fois du tertiaire privé, les installations du secteur collectif n'étant pour leur part pas éligibles.
Morgan Boëdec / Victoires-Editions