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Tourisme - Une enquête de l'ADCF sur les implications touristiques des communautés

"Qu’elles privilégient le tourisme marchand ou non-marchand, les courts ou longs séjours, les nouvelles pratiques urbaines ou la quête des grands espaces… les stratégies touristiques sont devenues une composante essentielle des projets de territoires", constate l'Assemblée des communautés de France (ADCF) dans une note de mai 2010. L'ADCF a mené une enquête en février dernier auprès de ses adhérents et 85% des communautés ayant répondu déclarent disposer de la compétence tourisme dans leurs statuts (ont répondu 143 communautés de communes, 27 communautés d'agglomération et 2 communautés urbaines). Le tourisme est prioritairement perçu comme l'un des leviers de l'intervention des communautés en faveur de l'emploi et de la création d'activité et "65% d'entre elles ont fait ce choix d'inscrire leur compétence tourisme au sein de leurs compétences obligatoires, en la rattachant dans la majorité des cas à leur compétence développement économique", précise l'étude. Les actions touristiques des communautés se situent dans des registres variés et, surtout, proposent des axes de plus en plus diversifiés. Il ressort néanmoins que le tourisme vert est "de très loin le plus répandu, toutes catégories de communautés confondues" puisque mis en œuvre par 84% des communautés. L'explication serait, selon l'étude, le nombre important d’intercommunalités rurales investies en la matière. Les communautés d’agglomération et urbaines disposent quant à elles d’une gamme d’actions plus diversifiée : tourisme fluvial (54%), tourisme organisé (32%) ou encore tourisme d’affaires (52%)… Si les communautés d'agglomération et urbaines investissent dans le patrimoine bâti et les grands équipements (plus particulièrement culturels tels que musées pour 68% d’entre elles, théâtres, salles de spectacles…), les communautés de communes valorisent d'autres "produits d'appels" tels que sites remarquables, chemins de randonnées ou paysages. Cependant, la plupart des communautés interrogées manifestent la volonté d’aller au-delà des équipements et des grands sites "pour construire autour d’eux des stratégies touristiques beaucoup plus complètes". Les auteurs ont ainsi noté une volonté de structurer des filières touristiques autour de circuits ou de thèmes (tel l'oenotourisme par exemple) et de développer un "tourisme de niche, porteur d'innovation et de différenciation", en direction de publics plus spécifiques.
Au niveau des offices de tourisme, l'enquête révèle que les offices intercommunaux se multiplient depuis plusieurs années, 57% des communautés ayant répondu disposent d’un office de tourisme intercommunal et 10% déclarent avoir l’intention d’en constituer un prochainement. Leurs compétences vont s’accroître régulièrement : en
plus de leurs missions générales d’information et de promotion du territoire, ces offices se voient confier la gestion d’équipements, la réalisation d’études, des actions d’animation… "La montée en puissance de ces offices intercommunaux ne se traduit pas toujours par une substitution de plein droit aux offices ou syndicats d’initiative des communes, au risque de certains effets de concurrence et risques d’illisibilité", estiment les auteurs (sur ce sujet, lire ci-contre : "La création d'un office de tourisme communautaire entraîne la suppression des syndicats d'initiative... mais pas leur disparition"). Même l’échelle intercommunale apparaît parfois trop restreinte, et les stratégies touristiques sont définies à l’échelle du pays ou du Scot. De plus en plus d’offices de tourisme sont constitués et mutualisés à une échelle inter-communautaire : 26% des communautés interrogées partagent d’ores et déjà leur office avec leurs voisines, 14% l’envisagent. "Ce phénomène concerne davantage les communautés de communes, puisque moins de 10% des communautés d’agglomération sont concernées par cette mutualisation avec leurs voisines", indique l'ADCF. Enfin au niveau financier, "les recettes perçues au tire de la compétence tourisme sont peu nombreuses et liées pour l'essentiel à la taxe de sejour. 35% des communautés la perçoivent". Ce "retour fiscal" s'opère encore principalement au profit des communes. "Ce constat doit être nuancé néanmoins par les retombées que le développement touristique génère sur d’autres composantes de la fiscalité locale et notamment la taxe professionnelle (et demain les impôts économiques de remplacement)", conclut l'enquête.
 

Catherine Ficat

 

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