Citoyenneté / Jeunesse - Une campagne de communication pour faire du service civique "une institution de la République"
L'Agence du service civique a lancé le 12 janvier 2017, en présence de Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, une vaste campagne de communication. L'objectif : développer encore un peu plus la notoriété du service civique auprès des jeunes, des organismes qui pourraient accueillir des volontaires et, plus largement, du grand public.
La campagne s'appuie sur un film intitulé "Merci aux volontaires" qui sera diffusé sous différents formats à la télévision, dans les salles de cinéma et sur internet. Un macaron "Engagé avec le service civique" sera en outre affiché dans les quelque 10.000 organismes qui accueillent aujourd'hui des volontaires.
A travers ces supports, un message : le service civique "[change] le visage de la société française en remplissant ses objectifs de mixité sociale, de cohésion nationale et de services rendus auprès du plus grand nombre". Et une ambition : faire du dispositif "un choix 'naturel' dans le parcours des jeunes" et même "une institution de la République, au même rang que l’école".
35.000 volontaires en 2014, près de 100.000 en 2016
En 2016, près de 100.000 jeunes ont réalisé un service civique (1), portant à près de 200.000 le nombre de volontaires depuis la création du dispositif en 2010. "La généralisation du service civique est en route", estime l'Agence qui a pour mission de rendre possible cette généralisation souhaitée par le président de la République. Alors que le nombre de volontaires n'était que de 35.000 en 2014 et que le budget de l'Agence est passé de huit millions d'euros à son démarrage à 380 millions pour 2017, la "montée en charge est spectaculaire", s'est félicité Patrick Kanner.
Avant de parvenir à offrir cette opportunité à tous les jeunes qui le souhaiteraient - François Hollande avait évoqué l'année dernière l'objectif de 350.000 jeunes, puis une "généralisation effective" après 2020 (voir notre article du 13 janvier 2016) -, l'objectif de 2017 est de permettre à 150.000 jeunes de s'engager dans une mission. Le nombre de candidats au service civique étant toujours environ quatre fois supérieur au nombre de missions offertes, de nouveaux organismes d'accueil sont donc attendus.
Les collectivités en appui de l'animation territoriale pilotée par le préfet, selon la loi Egalité et Citoyenneté
"C'est auprès des collectivités qu'il y a la plus grande marge de progrès", avait estimé Yannick Blanc en juin dernier, alors qu'il venait d'être nommé haut-commissaire à l'engagement civique et président de l'Agence du service civique (voir notre interview du 27 juin 2016). En 2015, seuls 6% des volontaires étaient accueillis en collectivité.
Là encore, l'Agence du service civique mise sur la communication, en diffusant les témoignages d'élus de différents territoires – commune rurale, agglomération, ville de banlieue et ville moyenne - pleinement satisfaits d'avoir investi le dispositif.
En 2017, l'Agence du service civique annonce également "un meilleur accompagnement au déploiement" du dispositif, ainsi que "la mise en place d’une gouvernance locale pour animer, au plus près des jeunes, la communauté du
service civique". Adoptée définitivement fin décembre 2016 par le Parlement, la loi Egalité et Citoyenneté prévoit en effet une animation - promotion et valorisation du service civique, vigilance quant à l'égal accès des citoyens et à la mixité sociale du dispositif, organisation de la formation -, par le préfet de département, avec l'appui des associations et des collectivités locales.
71% des anciens volontaires en emploi, stage ou formation quatre à huit mois après leur mission
Dès la publication du Journal officiel de la loi - le Conseil constitutionnel a été saisi et devrait rendre sa réponse fin janvier -, des jeunes volontaires pourront être en outre accueillis dans de nouvelles catégories de structures, telles que des sociétés HLM.
Avec la poursuite du développement du dispositif, l'Agence du service civique s'engage à veiller à "[préserver] la qualité des missions". Etudes à l'appui, l'Agence met en avant la satisfaction des anciens volontaires, ainsi que l'impact positif de l'expérience sur leur parcours. En termes d'insertion professionnelle, selon une étude réalisée en décembre 2016, "71% des anciens volontaires sont en situation d’emploi, stage ou formation dans les quatre à huit mois suivant leur mission". L'impact du service civique sur la participation des jeunes aux élections a même été sondé et il semblerait qu'il soit positif…
Caroline Megglé avec AFP
(1) L'Agence du service civique précise que les données 2016 ne sont pas stabilisées et que son rapport d’activité 2016 paraîtra au 2e trimestre 2017.