Energie - Un syndicat d'énergie prospecte en profondeur l'offre de son territoire
Les collectivités locales connaissent-elles bien l'offre énergétique présente sur leur territoire ? A en croire des spécialistes réunis fin juin par Amorce et la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), à l'occasion d'un colloque sur la distribution d'énergie dans les territoires, d'importants efforts restent à faire dans ce domaine. "Les communes ou leurs groupements parviennent à cerner au mieux les consommations de leur propre patrimoine. Mais très peu d'entre elles savent ce qui transite précisément par les réseaux dont elles ont concédé la gestion à des opérateurs historiques", a fait remarquer le responsable d'un bureau d'études. Or, pour bâtir une stratégie cohérente ou faire réaliser leurs plans Climat (PCET) et bilans des émissions de gaz à effet de serre (obligatoires d'ici la fin de l'année), elles ont besoin de ces données. Un décret publié fin 2011 précise les conditions dans lesquelles elles peuvent les obtenir auprès des organismes de distribution. Reste que dans les faits, elles butent sur l'obstacle de la confidentialité, les opérateurs leur renvoyant régulièrement l'argument de l'information commercialement sensible (ICS).
Etat des lieux
Pour prendre les choses en main à l'échelle de son territoire d'action, le syndicat intercommunal d'énergies de la Loire (Siel) mène un projet ambitieux. Dès cet été, cette structure devenue incontournable dans ce département (le Siel regroupe 327 communes et une quarantaine d'intercommunalités) prépare le terrain d'une étude qui sera officiellement lancée à la rentrée. Le but est de mieux cerner cette offre. "Cette étude stratégique va nous conduire à dresser un état des lieux complet des infrastructures et des réseaux énergétiques présents dans le département", explique Nicolas Vérot, responsable du service énergie dans ce syndicat. L'objectif est donc d'avoir une meilleure visibilité sur la capacité des réseaux électriques et de distribution du gaz du territoire, sur les besoins actuels et sur leur devenir. Reste à financer l'opération. Les premiers tours de table avec les financeurs et les partenaires de l'étude sont attendus pour novembre. D'ores et déjà, des premiers contacts avec les entreprises délégataires ont été pris. Le conseil général de la Loire, la direction départementale des territoires (DDT) et la Dreal ont prévu de s'associer au projet. L'Office national des forêts (ONF) également, sur le volet d'étude consacré au bois-énergie. La trentaine de chaufferies bois du département seront d'ailleurs passées en revue. Les infrastructures de recharge des véhicules électriques feront aussi l'objet d'un point détaillé. Les premiers résultats de cette étude sont attendus début 2013.