Un référentiel pour développer la lecture publique en milieu rural

Réalisé par l'Association des maires ruraux de Haute-Saône, le document, très complet, entend apporter "des informations utiles pour engager et concrétiser un projet de développement de la lecture publique au sein d'une commune ou à l'échelon intercommunal" : structures et dispositifs supports, aménagement et fonctionnement d'une bibliothèque rurale, organisations envisageables, soutien et accompagnement par d'autres acteurs...

L'Association des maires ruraux de France (AMRF) diffuse un très utile référentiel, intitulé "Comment développer la lecture publique en milieu rural ?". Ce document a été réalisé par l'Association des maires ruraux de Haute-Saône, avec le concours de nombreux acteurs locaux : Drac, département de la Haute-Saône, CAF, rectorat, Udaf 70 et Ligue de l'enseignement. L'association s'investit d'ailleurs de longue date dans la lecture publique, puisqu'elle a mis en place, en 2015-2016, le concept des cabanes à livres, parrainé alors par Alexandre Jardin et qui a permis "un maillage territorial qui complète les dispositifs existants".

Un équipement qui "renforce l'identité et l'attrait du territoire"

Le référentiel vise essentiellement les jeunes, dans la mesure où "la lecture publique constitue un vecteur incontournable pour favoriser l'épanouissement de la jeunesse". Il s'agit aussi de sortir d'une situation peu enviable : la Haute-Saône a le taux d'illettrisme le plus élevé (4,6%) des huit départements de la région Bourgogne-Franche-Comté et, faute de projets, ne bénéficiait que de 1% des crédits du concours particulier pour les bibliothèques, attribués par l'État à la région. Or, comme le rappelle le référentiel, "une bibliothèque rurale renforce indéniablement l'identité et l'attrait du territoire de par son impact sur la culture et l'animation d'un village". Le document entend donc apporter "des informations utiles pour engager et concrétiser un projet de développement de la lecture publique au sein d'une commune ou à l'échelon intercommunal". Fort d'une quarantaine de pages, il est organisé, après un rappel des objectifs du référentiel, en trois parties principales. 
La première d'entre elles traite des structures et des dispositifs supports susceptibles de servir d'appui aux actions et aux réalisations. On y trouve ainsi les établissements scolaires – en l'occurrence les écoles maternelles et primaires –, avec en particulier des initiatives comme la mobilisation pluriannuelle "Ensemble pour un pays de lecteurs", les projets d'école, les plans mercredi, les projets éducatifs territoriaux (PEDT)...

Les bibliothèques rurales à la loupe

Autres dispositifs supports : les centres d'accueil de loisirs éducatifs (dont les accueils périscolaires et les accueils de loisirs extrascolaires) et, bien sûr, les bibliothèques rurales, qui comptent 16.700 sites (7.700 bibliothèques et 9.000 points-lecture) et "sont souvent le dernier service public ouvert gratuitement pour tous".
Le référentiel détaille l'aménagement et le fonctionnement d'une bibliothèque rurale, en particulier à travers les "dix commandements" à appliquer. Il précise même la répartition des surfaces, dans un bâtiment pour lequel l'État préconise 0,07 m2 par habitant, avec un minimum de 100 m2 pour prétendre à une subvention de la Drac. Le référentiel s'intéresse aussi au mobilier, au calibrage des collections de documents (avec un budget d'acquisition recommandé de 2 euros par habitant et par an), aux horaires d'ouverture, aux moyens de fonctionnement et aux activités et missions des bibliothèques.
Enfin ce chapitre, le plus dense du référentiel, se penche sur différents dispositifs directement liés aux bibliothèques, comme "Lecture communes", "Lire et faire lire" et des exemples de dispositifs d'initiative locale.

Compétence juridique et accompagnement par les partenaires

La seconde partie, plus juridique, traite de la compétence "Construction et gestion des équipements culturels". L'article L.5214-16 du code général des collectivités territoriales prévoit notamment que cette compétence est facultative pour les EPCI. Ce chapitre précise les différentes organisations envisageables : organisation autour d'une structure centrale "tête de réseau", accompagnement par la médiathèque départementale, organisation en réseau décentralisé... Il aborde aussi les modalités de fonctionnement et insiste sur l'intérêt d'une gestion de la lecture publique par un EPCI. 
Enfin, la dernière partie aborde le soutien et l'accompagnement des bibliothèques rurales. Il développe le rôle de la médiathèque départementale, à travers l'exemple de celle de la Haute-Saône : organisation, élaboration du schéma départemental de développement de la lecture publique, soutien financier et accompagnement technique... Autre partenaire incontournable : la Drac, à travers ses financements mais aussi les contrats territoire-lecture et les événements grand public comme la Nuit de la lecture. Outre l'AMRF, les autres partenaires passés en revue dans ce chapitre sont l'UDAF et la CAF.

 

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