Sécurité - Un plan de lutte contre les braquages des petits commerces
Si la délinquance de proximité a baissé cette année, avec une diminution de 6,3%, soit 103.000 victimes en moins par rapport à l'an dernier, les vols à main armée se multiplient. C'est l'un des points noirs du bilan 2008 de la délinquance en France. Ce qui a amené Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, à convoquer les représentants des forces de police et des commerçants, le 5 février, à Beauvau. Le phénomène est limité géographiquement, se concentrant notamment autour de Marseille, et surtout en Ile-de-France, où 45% de ces vols sont commis. Un phénomène que la ministre ne veut pas voir comme "une fatalité". La réunion organisée au ministère de l'Intérieur a permis d'adopter un plan pour limiter, voire éliminer ce type de vols. Un plan en trois axes : prévention, anticipation et soutien aux victimes. Concernant l'aspect préventif, des conseils d'agencement des lieux et d'orientation des caméras vont être prodigués sur le site internet du ministère. Ainsi, des policiers et gendarmes se rendront directement chez les commerçants pour leur dispenser quelques conseils personnalisés. Ils tiendront également des réunions par branches d'activité professionnelle. Le deuxième axe du plan de Michèle Alliot-Marie consiste à renforcer l'implication opérationnelle des forces de police. Des opérations de contrôle fixe vont ainsi être réalisées dans certains quartiers jugés sensibles, ainsi que des contrôles devant les commerces les plus exposés. La ministre compte aussi multiplier les contrôles des deux-roues, qui correspondent au moyen de locomotion le plus souvent utilisé par les malfaiteurs. Enfin, des opérations anti-vol à main armée seront organisées de manière répétée sur des points changeants. Le troisième axe du plan concerne quant à lui l'aide aux victimes. "Un vol à main armée est toujours un choc psychologique pour la personne qui en a été la victime ou le témoin", a souligné Michèle Alliot-Marie, qui a décidé de faire passer d'ici à la fin de l'année de 28 à 48 le nombre de psychologues qui s'occupent des victimes. Par ailleurs, 150 permanences d'accueil des victimes, permettant un contact avec un psychologue, vont aussi se développer dans les locaux des forces de police. Le plan a été approuvé par l'ensemble des participants à la réunion, qui doivent se retrouver dans six mois pour faire le bilan, mesurer l'efficacité de ces nouvelles mesures, et compléter le dispositif si nécessaire. "C'est un plan de très grande cohérence", a pour sa part noté Gérard Atlan. Le président du Conseil du commerce de France souhaiterait aussi que des caméras puissent être installées à l'extérieur des commerces, là où les malfaiteurs sont le plus souvent à visage découvert. De son côté la ministre a précisé que les commerçants peuvent dès maintenant, avec le décret du 22 janvier 2009, bénéficier d'une procédure d'autorisation simplifiée pour équiper leurs locaux en caméras.
Emilie Zapalski