Vidéosurveillance - Paris va quadrupler le nombre de ses caméras d'ici deux ans
Paris voudrait-elle imiter Londres où les citadins sont susceptibles d'être filmés 300 fois par jour ? Certes, nous n'en sommes pas là, mais le plan de vidéoprotection qui sera présenté officiellement le 20 octobre au conseil de Paris, par le préfet de police Michel Gaudin, se veut ambitieux. L'objectif : quadrupler le nombre de caméras à travers la capitale d'ici à la fin de l'année 2010. Elle en comptera alors 1.226 contre environ 330 aujourd'hui (partagées entre la préfecture de police et la ville de Paris). Mais le parc, qui se concentre surtout sur les grands axes, les lieux de rassemblements et l'hypercentre, est aujourd'hui obsolète et peu adapté à l'évolution de la délinquance sur la capitale. Selon ce plan, "il ne s'agit pas de couvrir chaque parcelle du territoire parisien" mais d'installer entre 50 et 70 caméras supplémentaires par arrondissement. Les efforts seront particulièrement importants dans les arrondissements criminogènes tels que le XVIIIe et le XIXe arrondissements ou aux abords des gares. Coût de la manœuvre ? Entre 44 et 50 millions d'euros, à raison de 30.000 euros par caméra, plus la maintenance. L'opération fera l'objet d'un contrat de partenariat public-privé qui devrait être signé à l'été 2009 pour une mise en œuvre étalée jusqu'à la fin 2010. La ville, elle, prendra en charge les travaux de voirie nécessaires au câblage du réseau. A noter que le centre névralgique de la préfecture de police est aussi connecté aux 9.500 caméras des réseaux RATP et SNCF.
Ce plan a été approuvé par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, avant les élections municipales, mais il est vivement décrié par les Verts et des communistes. Georges Sarre, adjoint à la sécurité, a tenté de tempérer leurs craintes, soulignant que les caméras seraient installées "dans le respect strict des libertés individuelles". A travers une charte d'éthique et un comité d'éthique chargé de veiller à son application, la préfecture "s'engage au respect le plus scrupuleux du droit et de la déontologie".
M.T. avec AFP