Un parcours d’art contemporain pour faire redécouvrir Le Havre (76)

Depuis les festivités organisées pour les 500 ans de la ville en 2017, Un Été au Havre propose une nouvelle vision de la cité portuaire. Visiteurs et habitants découvrent la ville au travers de parcours ponctués d’œuvres monumentales, pérennes ou éphémères : hommage aux containers maritimes ou parabole géante invitant à la contemplation…

« Pour fêter les 500 ans du Havre, en 2017, nous souhaitions organiser un grand événement public et révéler la ville par l’art contemporain », explique Fabienne Delafosse, maire adjointe à la culture. C’est ainsi qu’est né Un Été au Havre. La ville a été fondée en 1517 par François 1er, qui souhaitait alors créer un port fortifié à l’embouchure de la Seine. Depuis, le temps a passé et la ville a beaucoup changé, surtout au XXe siècle. Bombardée par les Alliés, quasiment en ruine à la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle a fait l’objet d’un très ambitieux plan de Reconstruction, élaboré par l’architecte urbaniste Auguste Perret. Et Oscar Niemeyer y a bâti un monument désormais célèbre, figurant un volcan. Mais la ville gardait l’image d’une cité minérale et austère, marquée par son histoire douloureuse.

Changer l’image de la ville

Le classement du Havre au Patrimoine de l’Unesco en 2005 avait constitué une première étape pour la redécouverte de la ville. La municipalité tenait donc beaucoup à ce que « les 500 ans » éclairent Le Havre d’un nouveau jour… Pour organiser cet événement d’envergure, elle s’était alors adressée à Jean Blaise, célèbre directeur artistique, auteur notamment du Voyage à Nantes, qui a fait connaître la capitale de Loire-Atlantique bien au-delà de son territoire. Conçu comme un événement unique, Un Été au Havre a néanmoins connu un tel succès que la décision a été prise de conserver certaines œuvres présentées… puis de pérenniser l’événement : « Sept ans après la première saison, le succès est toujours le même, c’est ce qui montre la force de ce projet », se réjouit la maire adjointe à la culture.

Partenaires publics et privés

Parce que l’organisation d’un événement d’une telle ampleur demande une logistique ad hoc, la ville a décidé en 2014 de créer un groupement d’intérêt public (GIP), qui rassemble la ville du Havre, la communauté urbaine, Haropa port, la Chambre de commerce et d’industrie, le département de Seine-Maritime, la région Normandie et l'université du Havre. Doté d’un budget annuel de 3 M€, le GIP est l’instance statutaire qui porte la manifestation et prend les décisions. Environ 20 % du budget est financé par des actions de mécénat, via des clubs qui comptent de grandes entreprises nationales, mais aussi de très nombreuses TPE-PME locales.

Le GIP est composé d’une équipe de 7 permanents – chargés de production, chargé de mission en lien avec le territoire, responsable financier et responsable juridique et administrative. Il fait appel à des prestataires au coup par coup. Cette structure assure la production des œuvres, ainsi que la médiation culturelle auprès du public. « La commande politique consiste à révéler la ville par des œuvres présentées sur des places publiques, des parcs, des façades de l’architecture Perret. C’est le directeur artistique qui conçoit sa programmation, choisit les artistes et identifie les lieux d’expositions. »

Un nouveau directeur artistique

En 2021, pour assurer la transition avec Jean Blaise qui organisait sa dernière édition au Havre, une consultation a été organisée pour nommer un nouveau directeur artistique : le lauréat, Gaël Charbau, a alors repris les manettes. Il sera à l’œuvre jusqu’en 2026, avec le projet de sortir du centre-ville pour déployer des œuvres dans l’ensemble du territoire et réfléchir sur le rôle de l'art dans les transformations de l'espace public.

La directrice du GIP, Stéphanie Bacot-Pathouot, poursuit : « Les œuvres présentées ne sont pas toutes conservées, mais celles qui le sont, doivent être réalisées en matériaux pérennes. C’est ainsi que l’œuvre de Lang/Baumann installée sur la plage, initialement réalisée en bois, a été reconstruite en 2018 en béton afin de résister aux vents et aux embruns… »

Côté fréquentation, il est difficile de chiffrer le nombre de visiteurs, puisqu’ils déambulent librement dans la ville. Le GIP a néanmoins enregistré plus de 60 000 médiations sur la saison 2022, et, en s’appuyant sur l’outil Orange Flux vision, estime à 1,3 million le nombre de personnes ayant fréquenté la zone. « Selon une étude d’impact réalisée en 2017, il est avéré qu’un euro investi pour la manifestation apporte quatre euros de retombées économiques », poursuit la directrice.

« En 2005, le classement Unesco a permis aux Havrais de poser un autre regard sur la ville. Les habitants qui avaient vécu les bombardements transmettaient cette mémoire de la ville martyrisée. Grâce à Un Été au Havre, les Havrais portent un nouveau regard sur leur cité, c’est une vraie appropriation », se félicite la maire adjointe à la culture.

En quelques chiffres

Budget annuel du Groupement d’intérêt public (GIP) : 3 M€, dont environ 20 % de mécénat.

Le GIP est composé d’une équipe de 7 personnes.

Commune du Havre

Nombre d'habitants :

165830
1 517 place de l'Hôtel-de-Ville
76 600 Le Havre

Fabienne Delafosse

Adjointe au maire, en charge de la culture

Stéphanie Bacot-Pathouot

Directrice du GIP Un Été Au Havre

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