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Habitat - Un ménage francilien sur cinq confronté au surpeuplement des logements

L'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Ile-de-France fait parler les chiffres de la dernière enquête nationale logement de l'Insee. Les logements de la région capitale sont davantage surpeuplés qu'en province, plus petits, plus chers, beaucoup plus souvent collectifs et en copropriétés et beaucoup plus souvent en location. Entre autres spécificités...

L'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) publie une étude sur "Les conditions de logement en Ile-de-France". Réalisée avec le concours de l'Apur, de la direction régionale et interdépartementale de l'équipement et de l'aménagement (Driea) et de la direction régionale et interdépartementale de l'hébergement et du logement (Drilh), l'étude s'appuie sur l'exploitation de l'édition 2017 de l'enquête nationale logement de 2013, récemment publiée par l'Insee (voir notre article ci-dessous du 21 février 2017).

La disparition de l'inconfort sanitaire

Même si tout n'est pas rose dans la région capitale, le constat est cependant loin d'être négatif. C'est en tout cas le sentiment des Franciliens, qui sont près de neuf sur dix à se dire satisfaits de leur logement. D'autres éléments apparaissent tout aussi positifs, à l'image de la quasi-disparition de l'inconfort sanitaire (moins de 1% du parc, contre 30% en 1973), même si près de 10% des Franciliens souffrent toujours du mal-logement au sens large.
En termes quantitatifs, la région compte 5,122 millions de logements, dont 72% de logement collectifs - une caractéristique forte de l'Ile-de-France - et 28% de maisons individuelles. Autre spécificité de la région : la forte présence de la copropriété - et des risques de dégradation du cadre bâti qui peuvent l'accompagner - dans le logement collectif. Celle-ci représente en effet 87% des logements collectifs. La part de la propriété individuelle y est aussi plus faible qu'ailleurs - 73% des propriétaires de résidences principales sont des particuliers, pour 82% de moyenne nationale -, le reste appartenant aux bailleurs sociaux (21%), à l'Etat et aux SEM (4%), aux sociétés d'assurances (1%) et aux autres personnes morales (1%).
En termes de confort, la taille moyenne de logements a progressé : chaque Francilien dispose ainsi de 32 m2 en moyenne (39 m2 pour les propriétaires et 25 m2 pour les locataires). Des chiffres inférieurs à ceux observés en régions, où la part de l'habitat individuel est plus importante.

20% de surpeuplement... et 48% de sous-peuplement

En dépit de cette amélioration, le principal point faible de l'habitat francilien est la persistance du surpeuplement. Après avoir reculé durant trente ans, celui-ci est reparti à la hausse. Il concerne aujourd'hui 20% du parc de logements francilien (logements où il manque au moins une pièce par rapport à la composition du ménage) - et 27% à Paris -, alors que ce taux n'est que de 9% en France métropolitaine.
Le phénomène s'explique à la fois par la part des logements collectifs, par le coût du logement en Ile-de-France et par la faible superficie des logements franciliens. La région concentre en effet 36% des petits studios (moins de 25 m2) recensés en France. A l'inverse, près d'un logement sur deux en Ile-de-France est "sous-peuplé". La région compte ainsi 48% de logements "sous peuplés", contre 51% en 2006. Ce paradoxe apparent s'explique par le nombre de personnes isolées (un ménage sur deux à Paris et un sur trois sur l'ensemble de l'Ile-de-France).

Le coût croissant du logement francilien

Autre difficulté propre à l'Ile-de-France, du moins par son intensité : le coût du logement et son poids dans les dépenses des ménages, en constante augmentation depuis 25 ans. Seuls un tiers des Franciliens sont propriétaires d'un logement qu'ils ont terminé de payer (ou sont logés à titre gratuit). Les deux autres tiers - locataires ou accédants - consacrent en moyenne près de 20% de leurs revenus au logement.
Les locataires sont tout particulièrement confrontés à la forte hausse des loyers : entre 1988 et 2013, les loyers franciliens ont ainsi progressé de 128%, alors que les revenus des occupants n'augmentaient que de 59%...