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Déchets - Un guide pour éviter de transformer les ports en poubelles

L'association rochelaise Echo-Mer vient de publier un guide destiné aux élus, plaisanciers et acteurs impliqués dans la gestion environnementale des ports. Il porte sur la gestion des déchets portuaires et offre l'avantage de se fonder sur des retours d'expériences concrets. "Mais il ne remplace en rien d'autres documents sur le management environnemental des ports, dont la plupart sont centrés sur l'activité de plaisance. Par ailleurs, son champ d'application ne s'étend pas aux ports de commerce", indique David Beaulieu, directeur de l'association.
Déchet par déchet, ce guide précise sous la forme d'un tableau leur origine, leur localisation dans l'enceinte portuaire et différencie ceux qui sont issus des activités de plaisance, de pêche, d'ostréiculture ou de mytiliculture. On en apprend ainsi un peu plus sur certaines pratiques : dans l'ostréiculture, par exemple, les ardoises et les poches d'huîtres usagées servent généralement à stabiliser les berges des chenaux et des marais. S'ils étaient mieux triés, les vieux filets, cordages, palettes et casiers pourraient intéresser des filières de recyclage existantes. Quant aux déchets fermentescibles, ils rejoignent le plus souvent les bacs classiques et donc le circuit de collecte géré par les collectivités locales.
Les ports génèrent aussi une flopée de déchets dangereux. Parmi eux, des fusées de détresse, dont la reprise n'est pas encore réglée selon l'association, malgré le positionnement de certains spécialistes du traitement pyrotechniques sur cette filière. Quant aux rejets directs ou indirects, prévisibles ou accidentels, ils sont "actuellement peu ou mal maîtrisés pour la plupart", relève ce guide. C'est plus particulièrement le cas dans les ports ostréicoles, peu connectés à un réseau séparatif. Pour limiter ces rejets liés à l'entretien du port, les communes peuvent donc agir. Au sein du port, certaines zones sont plus particulièrement sensibles aux risques de déversement et ruissellement, notamment les aires de carénage, de manutention, de stockage d'huiles et de produits ainsi que les points d'avitaillement en carburant. Plusieurs dispositifs et équipements listés dans ce guide permettent de réduire ces risques. Et les bonnes pratiques existent ! Respecter l'interdiction de rejet des eaux usées, des hydrocarbures, des ordures ou des déchets de poissons dans les eaux du port est l'une d'elles. Mais il peut aussi s'agir de ne pas mélanger entre eux les déchets liquides collectés, qui ne sont pas forcément de composition similaire, ou de ne pas procéder à des ravitaillements en carburant près des engins ou cargaisons de pêche destinés à la consommation humaine. Enfin, en parallèle à ces démarches, ce guide recommande de mettre en place "un code de gestion portuaire qui garantit et oriente les procédures de sensibilisation-prévention, de répression et de sanctions".