Culture - On trouve de tout dans les bibliothèques !
Le ministère de la Culture publie le "Baromètre des prêts et des acquisitions dans les bibliothèques de lecture publique". Réalisé en partenariat notamment avec le magazine professionnel de l'édition "Livres Hebdo", ce baromètre - le troisième du genre - repose sur un échantillon de 146 bibliothèques "représentatives de la diversité des établissements de lecture publique" et desservant 3,5 millions d'habitants. Au-delà des aspects plus anecdotiques proposés par le palmarès qui l'accompagne - quel a été le livre le plus emprunté en 2016 ? (voir notre encadré ci-dessous) - l'étude apporte de nombreux enseignements utiles aux gestionnaires et aux bibliothécaires.
Des fonds très diversifiés
Le premier enseignement est que - malgré l'existence bien réelle de "best-sellers" - les achats, comme les prêts, sont placés sous le signe d'une très grande diversité. Ainsi, les dix oeuvres les plus empruntées ne représentent que 0,3% des prêts et les dix oeuvres les plus achetées par les bibliothèques que 0,9% des acquisitions. Même les 10.000 oeuvres les plus empruntées ou les plus acquises représentent moins de 50% du total... La diversité des collections, mais aussi celle de la circulation des oeuvres constitue donc la grande force des bibliothèques. Autre enseignement - déjà perçu intuitivement par tout utilisateur des bibliothèques publiques - : la place donnée à la jeunesse. Les oeuvres pour la jeunesse (hors BD) représentent en effet 39% des 8,6 millions d'emprunts réalisés en 2016 dans les 146 bibliothèques de l'échantillon. Viennent ensuite la BD tout public (35%), la fiction adulte (28%) et le documentaire adulte (1%).
Les BD tournent beaucoup plus vite que les docu
La répartition est très nettement différente pour les acquisitions, avec respectivement 38% pour la jeunesse hors BD, 25% pour la fiction adulte, 21% pour le documentaire adulte et 17% pour la BD tout public. Conclusion qui s'impose : les oeuvres de BD tournent beaucoup plus vite que les oeuvres documentaires.
L'étude relève par ailleurs que "la politique de fonds des bibliothèques apparaît également de façon frappante à la lecture des dates d’édition des oeuvres les plus empruntées". L'année moyenne d'édition des oeuvres prêtées en 2016 est ainsi 2007 pour la BD tout public, 2008 pour la
jeunesse hors BD, 2011 pour la fiction adulte et 2012 pour le documentaire adulte. En revanche, l'année moyenne d'acquisition des fonds est 2013 ou 2014 pour l'ensemble des quatre catégories.
Les ouvrages et auteurs les plus empruntés en 2016
Les lauréats de l'ouvrage le plus emprunté en 2016 sont... Guillaume Musso pour "L'Instant présent" (fiction adulte), Giulia Enders pour "Le Charme discret de l'intestin" (documentaire adulte), Julien Neel pour "Lou !, tome 4, Idylles" (BD jeunesse éditée en 2007) et J.K. Rowling pour "Harry Potter et l'école des sorciers" (ouvrage jeunesse édité en 1998), suivi de 26 titres (!!!) de "Max et Lili" (BD jeunesse) de Dominique de Saint-Mars. Chaque liste des titres les plus empruntés par les lecteurs et les plus achetés par les bibliothèques dans chaque catégorie comportant 100 noms, il y de quoi alimenter de nombreux quizz familiaux...
La liste des auteurs les plus empruntés - toutes catégories confondues - réserve des surprises, avec des noms qui n'encombrent pas les pages littéraires des journaux. Le podium se compose ainsi de Dominique de Saint-Mars (152.128 emprunts dans les 146 bibliothèques de l'échantillon en 2016), Stéphanie Ledu (42.496) et Jacqueline Cohen (40.621), toutes trois auteures pour enfants. Dans les dix premiers émergent quelques noms connus d'un public moins ciblé, comme Goscinny, Françoise Bourdin (spécialisée dans le roman régionaliste) ou Zep...