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Aménagement numérique - Très haut débit : une stagnation des investissements toujours préoccupante

Le marché des communications électroniques poursuit sa progression en France, avec 1,3 million d'abonnés supplémentaires enregistrés sur un an et des investissements soutenus sur le marché de gros. Mais ces chiffres masquent aussi la faiblesse persistante des investissements sur le FTTH (Fiber to the home). Ils progressent de 39%, mais ne représentent en volume que 445.000 prises raccordables  par an, soit une performance très inférieure au nécessaire pour atteindre les objectifs de couverture ambitieux qui ont été fixés.
Les résultats de l'observatoire des marchés des communications électroniques pour le 1er trimestre 2012 que l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) vient de publier, confirment le dynamisme de l'industrie et des services télécoms en France. Un dynamisme d'abord tiré par les consommateurs toujours plus nombreux à s'équiper, mais qui pour l'essentiel profite aux technologies xDSL. Ainsi, sur les nouveaux foyers disposant d'un abonnement haut ou très haut débit la progression des différentes technologies s'établit à 1,3 million pour le xDSL (+5,1%), 117.000 pour les accès fibre optique avec terminaison coaxiale (+14%) et seulement 82.000 pour le FTTH (+59%). Cette croissance porte désormais à 23,1 millions le nombre de foyers connectés.

Des investissements soutenus malgré l'atonie du FTTH

Les investissements demeurent également soutenus. Mais, une nouvelle fois, c'est bien le haut débit fixe qui tire le marché. Le dégroupage se poursuit pour atteindre le seuil de 6.100 NRA (noeuds de raccordement abonnés) faisant passer le niveau d'éligibilité de la population aux offres dégroupées à 85,5%. Côté fibre optique, s'il ne profite pas totalement au FTTH, le déploiement des opérateurs alternatifs se poursuit. Ils utilisent de manière croissante l'offre d'accès aux infrastructures de génie civil de France Télécom dont les demandes de locations ont pratiquement doublé sur un an en passant de 3.290 km à 6.514 km. Il s'agit principalement de fourreaux, pour des déploiements de fibre optique, ce qui traduit bien une détermination à investir dans les réseaux FTTH mais non encore effective sur la croissance des logements éligibles. Seul point sombre, le nombre de logements raccordables par an au FTTH reste faible et même régresse au premier trimestre 2012 (-2%), ce qui inquiète les collectivités locales et les industriels du secteur. Pour atteindre les objectifs initialement fixés d'une couverture à 100% d'ici 2025, ramenés à 2022 par la nouvelle équipe gouvernementale, les investissements devraient être déjà entrés dans une phase de forte accélération pour espérer atteindre rapidement un rythme de croisière cinq à six fois supérieur. C'est donc bien un des principaux défis qu'aura à relever dans les mois à venir la nouvelle ministre chargée des PME et de l'économie numérique, Fleur Pellerin, et qui suscite déjà des réactions. Ce 1er juin, dans une lettre ouverte adressée au président de la République, Yves Rome, le président de l'Avicca, tirait la sonnette d'alarme sur la faiblesse de l'engagement des opérateurs et proposait une dizaine de mesures d'urgence pour y remédier (voir ci-contre notre article de ce jour).