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Mobilité - Transports publics 2014 : un salon européen sur fond de grands sujets d'actualité

Plus de 10.000 participants venus de plus de 50 pays sont attendus du 10 au 12 juin à Paris au salon européen "Transports publics 2014". Un rendez-vous biennal destiné à montrer que "le transport public est devenu le moteur vital du développement économique et social" en Europe, a affirmé Jean-Pierre Farandou, président du GIE Objectif transport public et par ailleurs président de Keolis, lors de la présentation du salon, le 15 avril. "La plupart des villes européennes sont dotées de moyens de transport public performants, qui contribuent au désenclavement, au lien social, à l'accès à l'emploi, a développé Jean-Pierre Farandou. Le secteur constitue également un enjeu économique important puisqu'il représente, avec 130 à 150 milliards d'euros par an, un point de PIB."

Mobilités connectées et emploi à l'honneur

Pour le président du GIE, le salon "se veut fédérateur pour montrer le poids de la filière" et présenter les nouvelles tendances chez les constructeurs. Il y a ainsi selon lui "trois écoles". "L’école allemande, conservatrice, qui est dans une logique d’optimisation des technologies traditionnelles, comme le diesel. L’école, qui vient plutôt d’Europe du Nord, radicale, avec par exemple Volvo qui décrète de ne plus construire de moteurs thermiques et qui fait le choix du tout-électrique. Enfin, l’école française, pragmatique, qui fait le choix de l’hybride comme un préalable à l’électrique."
Deux thèmes seront particulièrement à l'honneur pour cette édition 2014, a expliqué Jean-Marc Janaillac, président de l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP). Les "mobilités connectées" d’abord, c’est-à-dire les systèmes de transport intelligents, le wifi dans les transports, l'information voyageurs, les applications pour smartphones, l'open data, la géolocalisation, etc. Il a d'ailleurs indiqué que doit être développé, "d’ici 2015", un calculateur d’itinéraire national multimodal pour permettre aux voyageurs de trouver le meilleur équilibre possible entre durée, coût et confort du trajet, quels que soient le lieu de départ et la destination. "L’autre grand thème du salon sera l’emploi", a poursuivi Jean-Marc Janaillac. "Les transports publics, c’est 1,2 million d’emplois directs en Europe, dont 250.000 en France, a-t-il rappelé. Ce sont des emplois qualifiés, répartis sur l’ensemble du territoire et non délocalisables, avec 80% des salariés en CDI."

Trois grands sujets d'actualité


Roland Ries, président du Groupement des autorités responsables de transport (Gart) et maire PS de Strasbourg, a insisté sur "l’importante croissance de ce salon européen de la mobilité, qui rassemble les autorités organisatrices (sphère politique), les opérateurs (sphère technique) et l’UITP (Union internationale du transport public)". Transports publics 2014 sera aussi l'occasion de "développer les thématiques d'actualité", a-t-il souligné. "Trois sujets seront inéluctablement abordés avec le nouveau ministre des Transports qui ressemble étrangement au précédent." Le premier est le troisième appel à projets sur les transports collectifs qui est "un peu en jachère car il manque de l’argent". "Nous attendons 450 millions d’euros", a rappelé l’élu socialiste. "Sur le plan de l’économie nationale et de l’environnement, il est essentiel. Nous souhaitons donc qu’il voie le jour !" Sur l’écotaxe, censée permettre de financer ces projets de transports en commun à hauteur de 450 millions d’euros, Roland Ries a réagi à la demande de "remise à plat" de la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal. "Nous n’y sommes pas hostiles à condition que cela ne dure pas trop longtemps… Deux-trois mois, mais pas un an ou davantage… Sinon, ce n’est plus une remise à plat mais une remise en cause", a-t-il prévenu. Or, l’écotaxe "doit permettre de rééquilibrer la route et le fret. Il est nécessaire de faire payer au fret routier le coût d’entretien des infrastructures". D’autant plus qu’au "moment du Grenelle, il y avait une quasi-unanimité sur le fond, à droite comme à gauche. Personne ne remettait en cause l’écotaxe jusqu’à la 'révolte bretonne'". "Si nous n’avons pas l’écotaxe, je ne sais pas comment l’Etat financera les projets" d’infrastructures.
Enfin, un troisième sujet va dominer l'actualité à l'occasion du salon, selon Roland Ries, celui de la dépénalisation et de la décentralisation du stationnement payant. C’est un "sujet qui date d’une dizaine, voire d’une quinzaine d’années". "Après la publication de plusieurs rapports, on l’a inscrit dans la loi mais maintenant les décrets d’application sont en 'stand by'", a-t-il souligné. La nomination d’un délégué interministériel est néanmoins "en cours", a-t-il indiqué. Pour lui, il est nécessaire d’avoir "une politique cohérente de stationnement, portant non seulement sur l’offre mais aussi sur la localisation", après une "analyse non pas du besoin de stationnement, mais des besoins de stationnement". Il faut prendre en compte la demande des résidents, "en favorisant leur stationnement, sinon les villes se vident de leurs habitants", mais aussi la demande pour les stationnements de courte durée (commerces, professions libérales), ainsi que les "pendulaires", qui "viennent de l’extérieur et doivent être dissuadés de prendre leur voiture jusque dans le coeur de la ville".