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Emploi - Traitement du chômage : Pôle emploi veut réduire les disparités territoriales

D'après des données publiées le 20 septembre 2013, la charge de travail des conseillers de Pôle emploi varie du simple au double d'une région à l'autre. Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi, veut limiter ces disparités territoriales. D'après lui, des améliorations auront lieu dans les prochains mois.

Pôle emploi "s'est engagé dans les corrections des disparités territoriales". C'est ce qu'a déclaré le 23 septembre 2013 Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi, à l'AFP, suite à la publication des chiffres de l'institution mentionnant de fortes différences régionales concernant la charge des conseillers. Ces données, publiées le 20 septembre, font en effet mention de 2,3 millions de chômeurs au 1er septembre, suivis par 20.433 conseillers, soit une moyenne de 116 chômeurs par conseiller. Mais les moyens sont inégalement répartis sur le territoire. Ainsi, un conseiller peut suivre 66 chômeurs en Corse, quand un autre, en Limousin, en suit 130. Des différences sont également notées entre agences. Ainsi, en Ile-de-France, le portefeuille moyen de l'agence de Vaugirard, dans le 15e arrondissement à Paris, se situe autour de 59 personnes, alors que celui de l'agence de Saint-Denis Stade de France atteint 187 personnes. Les écarts se creusent aussi entre régions métropolitaines et régions d'outre-mer. A la Réunion, un conseiller a un portefeuille de 222 personnes…
D'après Jean Bassères, la situation devrait s'améliorer, et ce notamment grâce à l'intervention des 2.000 conseillers en CDI qui ont été annoncés par le gouvernement en mars et qui sont en cours de déploiement. Des renforts qui "vont être répartis entre régions pour corriger ces inégalités", a souligné Jean Bassères. Les agences ayant les portefeuilles les plus importants sont ainsi privilégiées dans la répartition des renforts. Le site de Cambrai dans le Nord-Pas-de-Calais, un des sites aux plus fortes moyennes dans la région, a obtenu les renforts les plus importants. La Picardie, où le chômage est supérieur de deux points à la moyenne métropolitaine et où un conseiller suit quelque 150 demandeurs d'emploi, va bénéficier de 5% des recrues, soit 100 conseillers.
400 conseillers supplémentaires, soit 20% des nouveaux recrutements, devraient aussi être affectés dans les zones urbaines sensibles (ZUS). L'agence de Vitry-sur-Seine va ainsi bénéficier de cinq postes de conseillers supplémentaires.
Le suivi différencié des demandeurs d'emploi, mis en place depuis 2013, devrait aussi donner plus de souplesse au niveau local. Selon les besoins des chômeurs, il y a un accompagnement plus ou moins fort. Dans le cadre d'un accompagnement "renforcé", avec des contacts fréquents, les conseillers suivent 70 demandeurs d'emploi maximum. Pour un accompagnement guidé, les conseillers suivent de 100 à 150 personnes, et pour un "suivi", entre 200 et 350 personnes.
"On va en voir les bénéfices dans les prochains mois", a assuré le directeur général de Pôle emploi qui espère que la prochaine publication de ces données montrera une première amélioration. Ces chiffres vont être publiés deux fois par an ; ce qui pour Jean Bassères traduit un "effort de transparence important". "Je ne connais pas beaucoup de services publics qui se livrent à cet exercice", a-t-il ainsi signalé.