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Communication - Télé Toulouse, l'une des premières chaînes locales, compte sur les collectivités pour assurer sa survie

Créée en 1998, Télé Toulouse est en stand by après avoir échappé pour un temps à la liquidation judiciaire. Mais sa survie tient aux financements de la métropole et de la région, montrant une nouvelle fois la dépendance de la plupart des chaînes locales privées à l'égard des collectivités. Un facteur de fragilité évident à un moment où ces dernières cherchent à dégager des économies budgétaires.

Le tribunal de commerce de Toulouse a écarté, le 6 mars, la mise en liquidation judiciaire et accordé un délai de deux mois supplémentaires à Télé Toulouse (TLT), actuellement en cessation de paiements. Ce délai devra être mis à profit pour concrétiser l'engagement, pris ces derniers jours par Toulouse Métropole et la région Midi-Pyrénées, de renouveler les contrats d'objectifs et de moyens (COM) de la chaîne.

L'une des plus anciennes chaînes locales

Créée en 1998 - à l'initiative de Dominique Baudis, ancien journaliste et alors maire de Toulouse -, TLT est l'une des plus anciennes chaînes locales françaises. Mais, depuis quelques années, elle fait face à des difficultés récurrentes. Elle a connu en particulier une première mise en cessation de paiements en novembre 2008, suivie d'un lourd plan social, avec une division par deux du budget et des effectifs. Télé Toulouse compte aujourd'hui vingt salariés, dont neuf journalistes.
Le capital de la chaîne a également connu des évolutions importantes. A l'origine, il était partagé entre la ville de Toulouse (par le biais d'une société d'économie mixte) et le Groupe Vivendi. Ce dernier a réduit sa participation à partir de 2002, avant de se retirer complètement. Le Groupe Lagardère, actionnaire minoritaire, a fait de même en 2009. Ces mouvements successifs ont eu pour conséquence que la chaîne est aujourd'hui détenue à 60% par la ville de Toulouse et par la Métropole - créée le 1er janvier 2015 - et à 20% par le quotidien La Dépêche du Midi, auxquels s'ajoutent quelques actionnaires minoritaires : le Toulouse Football Club, le Stade Toulousain et Sud Communication (Groupe Pierre Fabre).
Cette dépendance à l'égard des collectivités se lit également dans les ressources de TLT. La chaîne bénéficie en effet de trois contrats d'objectifs et de moyens : un avec la ville de Toulouse, renouvelé en juillet dernier (700.000 euros), un avec Toulouse métropole (500.000 euros) - qui a expiré à la fin de l'an dernier et n'a toujours pas été renouvelé -, mais aussi un avec la région Midi-Pyrénées (400.000 euros), qui s'achève en juillet prochain. Des montants à rapprocher de celui de la dette de la chaîne, estimée à deux millions d'euros.

Dernier tour de table pour les collectivités ?

En outre, ces trois financements publics ne suffisent pas à compenser l'érosion de l'audience et les faibles recettes publicitaires, notamment face à la concurrence d'internet et des nouvelles chaînes de la TNT. L'avenir de TLT apparaît donc fragile et dépend presque exclusivement des décisions des collectivités concernées.
Dès l'annonce du sursis accordé par le tribunal de commerce, Jean-Luc Moudenc, président de la métropole et maire de Toulouse, a annoncé qu'il inscrira le sujet du COM à l'ordre du jour du prochain conseil métropolitain, le 9 avril. De son côté, le président du conseil régional doit adresser prochainement un courrier pour préciser la position de la région sur le renouvellement du COM. Pour sa part, le groupe EELV (Europe Ecologie Les Verts) du conseil régional plaide pour un rapprochement avec France 3 qui supposerait de surmonter de nombreuses difficultés juridiques.
En tout état de cause - et quel que soit le sort de Télé Toulouse - l'affaire montre une nouvelle fois la dépendance de nombreuses chaînes locales privées à l'égard des collectivités (voir notre article ci-contre du 16 avril 2014). Un facteur de fragilité évident à un moment où ces dernières cherchent à dégager des économies budgétaires. Les collectivités impliquées dans TLT ne cachent d'ailleurs pas qu'elles se dégageraient volontiers du capital de la chaîne. Mais, sauf à accepter une liquidation politiquement difficile à assumer, encore faudrait-il trouver un repreneur crédible...

 

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