Audiovisuel - Les télévisions locales tirent la moitié de leurs ressources du secteur public
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) publie son rapport d'activité 2013. Ce document volumineux est l'occasion de glaner des informations sur les télévisions locales qui - après l'enthousiasme des premiers temps - sont désormais rarement sur le devant de la scène.
52 millions de téléspectateurs métropolitains reçoivent une TV locale
Ainsi, le rapport indique qu'à la fin de l'année 2013, plus de 52 millions de téléspectateurs - soit 83% de la population métropolitaine - avaient la possibilité de recevoir au moins une chaîne locale. Cette couverture est en hausse de 9% par rapport à l'année 2012, pour un ensemble de 48 chaînes locales autorisées à la fin de 2013. A cette date, 605 émetteurs diffusaient 33 chaînes locales sur le multiplex R1, tandis que 49 émetteurs diffusaient 23 chaînes locales (dont trois à titre temporaire) sur un multiplex autonome ou "simplex".
En termes de création de chaînes, 2013 a été une année très moyenne. Quatre nouvelles télévisions locales ont ainsi été autorisées à émettre dans les zones de Gap (D!CI), de Nice‐Cannes‐Grasse‐Saint‐Raphaël et du Mercantour (Azur TV), d'Angers (Télé Angers) et de Saint‐Quentin (MaTélé). Par ailleurs, le CSA a lancé, en juillet 2013, un appel à candidatures pour l'édition d'une chaîne locale dans la zone de Perpignan. Côté disparitions, le CSA a constaté la caducité de l'autorisation délivrée pour la diffusion de Territorial TV (zone de Chaumont) et il a également abrogé l'autorisation délivrée à TLP (Télévision locale Provence), à la suite de la liquidation judiciaire de la société titulaire. Au final, le solde net - créations moins suppressions - s'élève donc à deux chaînes locales supplémentaires sur l'année 2013.
Hors Ile-de-France, 55% du chiffre d'affaires des TV locales provient du secteur public
Mais le rapport du CSA consacre aussi un focus intéressant au développement et aux moyens des chaînes locales en métropole. L'étude, réalisée sur les bilans 2012, a porté sur un échantillon de 34 chaînes locales affichant plus d'une année d'existence. Elle prend en compte les ressources suivantes : les prestations effectuées par les télévisions locales pour des sociétés du secteur privé (ventes d'espace publicitaire, téléachat...), celles effectuées pour le secteur public (ventes d'espace à des collectivités territoriales, communication institutionnelle...), les contrats d'objectifs et de moyens (COM), les subventions d'exploitation et les autres produits d'exploitation.
Le total de ces recettes pour les 34 chaînes de l'échantillon représente un montant de 56 millions d'euros. Sur ce montant, 54% des ressources proviennent du secteur privé et 46% du secteur public. Pour sa part, le chiffre d'affaires moyen par télévision locale est d'environ 1,6 million d'euros, mais avec de fortes disparités selon les chaînes.
Si on exclut les trois chaînes de télévision franciliennes (BFM Business Paris, IDF 1 et NRJ Paris), le cumul de l'ensemble des ressources passe à 47 millions d'euros pour l'exercice 2012. Mais, surtout, le secteur public en représente alors 55%, contre 45% pour le secteur privé. Malgré l'importance de ces financements publics, la situation des chaînes locales n'a rien de florissant. Le résultat d'exploitation consolidé des 34 chaînes de l'échantillon est en effet négatif de 12 millions d'euros, tandis que leurs bilans font apparaître que quinze d'entre elles ont des capitaux propres négatifs, conséquence de l'accumulation des pertes sur les exercices précédents.