Audiovisuel - Rémy Pflimlin : "On ne fermera pas d'éditions locales"
Comme chaque année, Rémy Pflimlin, le président de France Télévisions, a été auditionné, lors d'une réunion commune, par la commission des affaires culturelles et la commission des finances de l'Assemblée nationale. Objet de l'audition : faire le point sur la première année de mise en œuvre du contrat d'objectifs et de moyens (COM) 2011-2015. Après l'exposé général, la situation et l'avenir de France 3 ont fait l'objet de nombreuses questions de la part des députés.
Rémy Pflimlin a notamment indiqué qu'"en métropole, le volume de diffusion régionale de France 3 a crû de plus de 30% et le coût horaire des programmes régionaux a baissé de 20%" depuis le début du COM. Cette baisse des coûts s'explique précisément par l'augmentation de la diffusion, qui permet de réduire le coût horaire de l'utilisation des plateaux et des équipements techniques.
Rappelant ses anciennes fonctions à la tête de France 3, le président de France Télévisions a renouvelé son attachement à la chaîne et affirmé "que la mission de service public de proximité est une mission de service public fondamentale". Il a également tenu à répondre très directement à Michel Boyon, le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui affirmait, le 20 septembre, que le problème "majeur" de France Télévisions est la chaîne France 3 et qu'"il faut revoir les rapports probablement avec les collectivités locales, il faut revoir la place des programmes régionaux à l’intérieur du programme France 3". Pour Rémy Pflimlin au contraire, "France 3 n'est pas un problème pour France Télévisions, mais un atout pour l'audiovisuel public et pour la France".
Interrogé sur les baisses d'audience de France 3, le président de France Télévisions s'est ainsi défendu en expliquant que l'on en a une vision "complètement faussée". Selon lui, lorsqu'on augmente les programmes régionaux, on baisse mécaniquement l'audience globale de la chaîne, en raison de l'audience faible en Ile-de-France où les décrochages, plus nombreux, sont très peu suivis par la population.
Les collectivités cantonnées à l'aide à la production
Rémy Pflimlin est également revenu sur le sort des antennes locales de France 3, qui préoccupe les collectivités concernées. Il a notamment affirmé qu'"il ne s'agit en aucun cas de dire qu'on va fermer une locale". "Si on a créé ce réseau de locales, c'est pour être au plus près", avec une centaine d'implantations dont une cinquantaine de locales, a-t-il expliqué. En revanche, il n'a pas caché qu'"il faut aujourd'hui faire un peu moins à certains moments, par exemple fermer des éditions locales pendant l'été", l'actualité locale importante étant alors traitée par le journal régional. De son côté, Thierry Thuillier, le directeur de l'information de France Télévisions, a précisé que les rédactions régionales de France 3 ne sont pas directement concernées par l'éventuel rapprochement - à ne pas confondre avec une fusion - des rédactions de France 2 et de France 3, envisagée par le plan Information 2015.
Sur les relations avec les collectivités territoriales, Rémy Pflimlin a précisé que ce soutien devait se faire "dans la perspective de ce que font les régions aujourd'hui, c'est-à-dire l'aide à la production". L'idée d'une participation directe des collectivités, voire d'une ouverture de la gouvernance de France 3 aux conseils régionaux - que le président de France télévision évoquait encore dans une interview au Monde du 20 avril dernier (voir notre article ci-contre du 23 avril 2012) - semble donc aujourd'hui enterrée. Par ailleurs, si des évolutions dans l'organisation territoriale de France 3 ne sont pas exclues, Rémy Pflimlin a bien pris soin de préciser qu'"une organisation, ça ne se bouge pas sans arrêt. Je ne souhaite pas continuer à bouger en permanence".
Alors que le budget de France Télévisions devrait supporter le gros de la réduction des crédits de l'audiovisuel, Rémy Pflimlin a également tenu à lancer un avertissement : "Il n'est absolument pas possible de dire 'tous les objectifs que vous avez, vous les conservez, mais faites avec moins et débrouillez-vous'. Ca ne marchera pas."
