Médicosocial - Stratégie santé : la CNSA préconise de renforcer la prévention des ruptures de parcours et l'appui aux aidants
Dans le cadre de la consultation publique sur la stratégie nationale de santé 2017-2022 (voir nos articles ci-dessous), la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) a présenté, lors de son dernier conseil d'administration (voir notre article ci-dessous du 23 novembre 2017), sa contribution à l'élaboration de cette stratégie. Cette contribution se concentre sur le volet médicosocial et entend s'inscrire dans le prolongement des orientations ou démarches "d'ores et déjà engagées dans la 'réponse accompagnée pour tous', dans la déclinaison des différents volets de la loi d'adaptation de la société au vieillissement ou dans la stratégie quinquennale de transformation de l'offre découlant de la précédente stratégie nationale de santé".
Prévention des ruptures et renforcement de la coordination
Ces orientations comprennent la prévention des ruptures de parcours susceptibles d'accélérer la dégradation du niveau d'autonomie des personnes, le renforcement des réponses coordonnées sur un territoire, au plus près des lieux de vie et en particulier du domicile, la recherche de l'équilibre adéquat entre vie en établissement et à domicile, ou encore le passage à une logique d'accompagnement personnalisé autour d'un projet de vie plus en prise avec la complexité des besoins, grâce à la construction de réponses graduées, inclusives, pluridimensionnelles et modulables.
Ces orientations comprennent aussi la mobilisation de technologies adaptées permettant le maintien à domicile et l'amélioration des prises en charge (santé connectée, télémédecine, domotique, assistance à domicile...), l'implication des personnes concernées dans la conception des politiques de santé et d'autonomie, ainsi qu'un appui renforcé et moins dispersé aux aidants, "acteurs fondamentaux dans l'accompagnement des personnes, notamment à domicile".
Renforcer le rôle des conférences des financeurs
A partir de ces orientations générales, les recommandations de la CNSA reprennent les quatre axes qui structurent d'ores et déjà la stratégie nationale de santé. Sur l'axe de prévention et de promotion de la santé, il s'agit par exemple de renforcer le rôle d'ingénierie de prévention des conférences des financeurs de la prévention de la perte d'autonomie, notamment en créant un "centre de preuve national" dédié à la prévention de la perte d'autonomie et venant en appui des
conférences des financeurs. Il s'agit aussi, dans l'esprit de la stratégie nationale de santé, de veiller à l'intégration de la prévention et de la promotion de la santé tout au long de la vie, dans tous les environnements et lieux de vie, par exemple en utilisant le levier tarifaire pour inciter les établissements et services médicosociaux à développer des actions de prévention.
En matière de lutte contre les inégalités sociales et territoriales d'accès aux soins, la CNSA préconise de renforcer l'accompagnement des ARS dans la recomposition de l'offre, d'éviter le cumul de facteurs de risques accroissant les inégalités (notamment en matière de handicap) et d'agir contre le risque d'isolement des personnes en perte d'autonomie.
Evaluer la pertinence et l'efficacité de l'action médicosociale
Sur l'axe de la qualité et de la pertinence des soins et des actes, il s'agit, entre autres, d'encourager la démarche d'amélioration continue de la qualité et de développer des outils pour évaluer cette dernière, ainsi que la pertinence et l'efficacité de l'action médicosociale. D'autres pistes consistent à impulser et soutenir une transformation de l'offre d'accompagnement dans une logique de parcours, à accroître la qualité de vie au travail des soignants et des accompagnants comme condition de la qualité des soins et des prises en charge, à renforcer la formation et la qualification des professionnels ou encore à mettre l'expertise des personnes et de leurs proches au service de la qualité de l'accompagnement et des soins.
Enfin, sur l'axe de l'innovation, la CNSA recommande de renforcer les soutiens financiers aux outils numériques (hôpital numérique, domotique, systèmes d'information des collectivités et des ARS...) et de développer des outils communautaires d'amélioration des pratiques professionnelles pour l'accompagnement en établissement et service médicosocial.