Santé / Médicosocial - Stratégie de santé : la prévention doit devenir "une part intégrante" de la culture des collectivités
Agnès Buzyn a présenté, lors du conseil des ministres du 30 août, une communication sur la stratégie de prévention en santé. Celle-ci sera une composante de la "nouvelle stratégie nationale de santé", qui devrait être élaborée "d'ici la fin de l'année". Cette communication préfigure aussi le futur "plan national de santé publique". Pour Agnès Buzyn, ces différentes annoncent confirment que "la prévention est l'une des priorités du gouvernement", comme en témoignent les annonces sur l'augmentation du prix du tabac ou l'extension des obligations vaccinales pour les jeunes enfants (huit nouveaux vaccins obligatoires à compter du 1er janvier 2018, en plus des trois existants).
Vers un "service sanitaire" pour tous les étudiants en santé
En attendant, la communication liste déjà les principaux objectifs de cette stratégie de prévention en santé : promotion d'une alimentation saine et de l'activité physique, prévention des maladies infectieuses, lutte contre les conduites addictives, promotion de la santé mentale, développement d'un environnement et de conditions de travail favorables à la santé, amélioration du dépistage, mais aussi prévention de la perte d'autonomie. La communication précise qu'"une attention particulière sera apportée aux enfants et aux jeunes", ce qui est déjà le cas avec les mesures annoncées sur les vaccinations.
Si ces objectifs n'ont rien de très nouveau, certaines mesures envisagées sont plus originales. C'est le cas de la création d'un "service sanitaire pour tous les étudiants en santé", ce qui va bien au-delà des seuls étudiants en médecine. Agnès Buzyn précise que ce service sanitaire "familiarisera les futurs professionnels de santé avec les enjeux de prévention et promotion de la santé et permettra de réaliser des actions de prévention dans des milieux comme l'école ou les entreprises". Une mission conjointe entre les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur sera lancée en septembre, afin de formuler des propositions de mise en œuvre d'ici à la fin de l'année.
Un rapprochement avec la médecine scolaire
Le ministère de la Santé devrait également renforcer sa coopération avec celui de l'Education nationale "autour de la médecine scolaire" - ce qui pourrait faire resurgir la question du rattachement de la santé scolaire - et de la formation à une alimentation et des modes de vie sains.
Dans sa communication, la ministre des Solidarités et de la Santé précise aussi que le futur plan national de santé publique "rassemblera, dans un suivi commun, les nombreux de plans de santé publique existants, en particulier ceux portant sur des actions de prévention. Il leur donnera un cadre partagé et permettra d'en renforcer la cohérence. Ses objectifs et son suivi seront basés sur les résultats obtenus en matière d'expérience patients et d'amélioration de la santé".
Pour Agnès Buzyn, la prévention "doit être la préoccupation de tous". L'implication des professionnels de santé passera par les accords conventionnels et le développement d'outils de formation et d'information. Mais la ministre de la Santé prend soin de préciser que "la prévention et la promotion de la santé doivent aussi devenir la préoccupation de toutes les politiques publiques et devenir une part intégrante de la culture et des objectifs de nombreux services publics, des collectivités locales, des entreprises, ainsi que d'autres acteurs de la société civile, parce que quand on agit sur l'environnement, sur le sport, sur les conditions économiques et d'emploi, sur le logement, sur l'école, on agit sur la santé".