Archives

Environnement - Sécheresse : près de 80% des nappes phréatiques ont un niveau inférieur à la normale

"Au 1er juin, la plus grande majorité des réservoirs (79%) affichent un niveau inférieur à la normale" C'est ce qu'indique la note d'information mensuelle du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) sur l'état des nappes d'eau souterraines. Déjà inquiétants fin avril, avec 68% des réservoirs en déficit d'eau, les effets de ce printemps atypique se sont encore aggravés en mai, considéré comme le mois le plus sec depuis 50 ans et l'un des plus chauds depuis le début du XXe siècle. La plus grande partie du Bassin parisien et plusieurs grands aquifères du Sud-Ouest sont particulièrement touchés par ce déficit hydrique. C'est notamment le cas des nappes de la Beauce, du Bas-Dauphiné, de Champigny en Ile-de-France ou encore de celles du bassin de la Garonne. Seules les nappes du Languedoc-Roussillon présentent fin mai des situations proches de la normale. Globalement, une très faible proportion (11%) des niveaux de nappe est en hausse ou stable en mai, précise le BRGM, la grande majorité des niveaux (88%) s'inscrivant en baisse.
"En juin, les précipations quasi normales sur la première quinzaine ont apporté une accalmie relative sur le front de la sécheresse (qui repasse en deçà de la référence de 1976) mais ne sont pas suffisantes poour y mettre fin", a rappelé le ministère de l'Ecologie le 17 juin. A cette date, 58 départements, soit 4 de moins qu'au plus fort de la crise, ont pris des mesures de restrictions d'eau.
Ce même jour, Nathalie Kosciusko-Morizet a réuni pour la deuxième fois cette année le "comité Sécheresse" pour faire le point sur la situation. La ministre de l'Ecologie a annoncé avoir activé début juin une cellule de coordination nationale au sein du réseau d'observation des rivières sensibles à l'assèchement, piloté par l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema). Effective sur l'ensemble du territoire, cette surveillance n'était enclenchée les années précédentes qu'à la demande des départements et sans faire l'objet de remontées d'informations centralisées. La ministre a aussi demandé un retour d'expérience précis des zones les plus critiques lors de la sécheresse de 2003. "Pour se préparer" à d'éventuelles "difficultés dans la distribution de l'eau potable", précise un communiqué du ministère, elle a notamment demandé aux préfets d'ici la fin juin de faire un état des lieux de ces situations en 2003 et des mesures correctives prises depuis.

Prochain point : mi-juillet

La cellule chargée de contribuer au bon déroulement du transport de paille  vers les départements qui en manquent se réunit aussi régulièrement depuis début juin sous l'égide du ministère de l'Ecologie, avec l'ensemble des acteurs concernés (ministères de l'Agriculture, de l'Intérieur et de la Défense, transporteurs ferroviaires et routiers, Réseau ferré de France - RFF, chambres d'agriculture et Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles - FNSEA). Elle devait effectuer un nouveau point d'étape ce 20 juin pour identifier une dizaine de liaisons principales avec les points de chargement et de déchargement, recenser les matériels ferroviaires et routiers pour les courtes distances, identifier les surfaces de stockage et fixer le calendrier des premières livraisons. Nathalie Kosciusko-Morizet  a aussi affirmé avoir lancé un chantier pour soutenir la création de retenues d'eau et une adaptation des cultures agricoles à la rareté de l'eau, "conformément à la demande du président de la République".
Le comité Sécheresse se réunira pour faire un nouveau point à la mi-juillet. "Tous les services de l'Etat sont mobilisés pour atténuer les conséquences de la sécheresse sur tous les usagers de l'eau, a déclaré la ministre. Il faut également s'attaquer dès à présent au fond du problème et s'organiser durablement face aux changements climatiques. C'est notamment l'enjeu du plan national d'adaptation au changement climatique que je présenterai le 4 juillet", a-t-elle conclu.