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Environnement - Sécheresse : situation préoccupante pour plus de la moitié des nappes phréatiques

Selon le dernier  bulletin de situation du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), environ 58% des nappes phréatiques affichent un niveau inférieur à la normale au 1er avril et la France est littéralement coupée en deux sur une ligne Biarritz-Strasbourg. Depuis mars, le BRGM pointe des "cumuls de précipitations déficitaires" de l'Aquitaine aux côtes de la Manche, de même qu'en Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace, Franche-Comté et sur les Alpes du Nord. Le déficit dépasse les 75% en Bretagne, en Sologne et en Touraine ainsi que le long de la frontière belge. A l'opposé, le pourtour méditerranéen, les Cévennes et l'est de la Corse ont subi un excédent pluviométrique "au moins une fois et demie la normale", souligne le bulletin. Résultat : après plusieurs années de déficit pluviométrique, certaines grandes nappes phréatiques présentent une situation déficitaire - nappes de Beauce, du Lutétien et de Champigny en Ile-de-France, nappes du Bas-Dauphiné. En revanche, d'autres sont proches de la normale, voire excédentaires - nappes d'Alsace, du Languedoc-Roussillon ou celles de formations karstiques en région Paca.

Des restrictions dans huit départements

"On n'est pas dans une situation très favorable", a expliqué à l'AFP Philippe Vigouroux, hydrogéologue au BRGM chargé de la surveillance des nappes phréatiques. "La recharge hivernale (des nappes) n'a pas été aussi conséquente que ce qu'on a pu observer en référence lors des années précédentes." "La seule région largement arrosée a été l'arc méditerranéen avec des précipitations excédentaires en mars", note Michel Schneider, ingénieur à la direction climatologie de Météo France. "Les sols superficiels affichent maintenant un déficit marqué avec une végétation qui commence à absorber beaucoup d'eau pour sa croissance", ajoute-t-il, précisant que "l'assèchement des sols par la végétation et l'évaporation avec le gros coup de chaud récent accélèrent le processus." De plus, le temps très doux au début de l'année a favorisé un démarrage précoce de la végétation, donc une demande en eau plus tôt dans l'année, selon l'expert.
Dans l'Aveyron, les cinq mois consécutifs pratiquement sans pluie inquiètent les responsables de l'eau. "Cette période est celle où l'on a des pluies normalement excédentaires qui reconstituent la ressource et permettent de passer l'été", indique Renaud Rech, chef du service Eau à la direction départementale de Rodez.
Au 20 avril, huit départements ont déjà imposé des restrictions d'utilisation de l'eau : la Charente, la Charente-Maritime, le Cher, les Deux-Sèvres, la Vienne, la Seine-et-Marne, l'Essonne et le Val-de-Marne. "Ce sont pratiquement les mêmes zones que l'année dernière", précise Odile Gauthier, directrice de l'eau au ministère de l'Ecologie. La région desservie par la nappe de Champigny dans l'Essonne est "en période de restriction depuis mai 2010. "Elle devait être levée au 1er mai 2011 si la situation s'améliorait, mais malheureusement on n'en est pas là", selon Odile Gauthier. En revanche, il n'y a pas de problèmes dans le Sud-Est qui affiche des excédents pluviométriques. Dans les Alpes il y a eu peu de neige et donc un peu moins de fonte que les années précédentes, "mais comme il a beaucoup plu dans le Sud-Est par ailleurs, on n'aura pas de difficultés pour recharger les nappes phréatiques", selon elle.

 

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