Sécheresse - 42 départements concernés par des restrictions d'eau
Selon le bilan actualisé le 21 mai par le ministère de l'Ecologie, 42 départements sont désormais concernés par des mesures restreignant certains usages de l'eau. Ils sont neuf de plus que le 18 mai, date du précédent bilan. Les mesures les plus fortes, qui étaient précédemment concentrées sur une vingtaine de départements, ne concernent plus que 15 départements, dont ceux de la région Poitou-Charentes, la Dordogne, le Lot et le Rhône. Quatre départements restent par ailleurs placés en situation de vigilance. Les restrictions d'eau limitent les usages jugés non prioritaires pour les particuliers (arrosage, remplissage des piscines) et peuvent aussi encadrer l'irrigation agricole.
Il n'y a "pas de bonnes nouvelles" à attendre de Météo France qui a indiqué le 21 mai ne pas prévoir de "pluies étendues et significatives" mais seulement des orages localisés pour les sept prochains jours. "Le mois d'avril avait été extrêmement sec et la situation ne s'est pas du tout arrangée au cours du mois de mai", a indiqué à l'AFP Dominique Raspaud, prévisionniste à Météo France. Les précipitations sont restées largement déficitaires par rapport à un mois de mai moyen. A Paris, "il est tombé 1 mm de pluie depuis le début du mois de mai" alors que la moyenne, pour un mois de mai complet, est de 65 mm, a-t-elle souligné. A certains endroits, des quantités importantes d'eau sont certes tombées ces derniers jours sous forme d'orages mais "ce ne sont pas des pluies efficaces car elles ont du mal à s'inflitrer dans le sol et ont plutôt tendance à ruisseler", a remarqué la prévisionniste. Les températures élevées, actuellement supérieures de 2,5°C en moyenne aux températures habituelles, sont un "facteur aggravant" car elles favorisent l'évaporation de l'eau dans les sols superficiels.
Interrogée le 22 mai sur Radio J, la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a jugé prématurée l'idée d'un impôt-sécheresse afin de venir en aide aux agriculteurs comme cela avait été le cas en 1976. "Qu'il y ait des mesures d'accompagnement du monde agricole qui est très durement touché c'est normal, ce sera fait et c'est d'ailleurs déjà engagé", a-t-elle assuré. Mais il est "trop tôt" pour dire "quelles formes elles peuvent prendre", car "on ne sait pas aujourd'hui quelle sera l'ampleur du phénomène", a-t-elle ajouté.