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Santé / Environnement - Risque de toxicité des OGM : le gouvernement saisit l'Anses

Le gouvernement a annoncé ce 19 septembre qu'il saisissait immédiatement l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), après avoir pris connaissance des résultats d'une étude publiée ce même jour mettant en cause l'innocuité à long terme du maïs transgénique NK 603 fabriqué par le groupe américain Monsanto. Menée par l'équipe de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen et membre du Crii-GEN, le comité d'information indépendante sur le génie génétique, l'étude démontre que des rats nourris avec du maïs génétiquement modifié ont été frappés au bout de 13 mois par des pathologies lourdes, notamment des tumeurs.
"Cette étude semble confirmer l'insuffisance des études toxicologiques exigées par la réglementation communautaire en matière d'autorisation de mise sur le marché de produits transgéniques", ont déclaré dans un communiqué commun Marisol Touraine, ministre de la Santé, Delphine Batho, ministre de l'Environnement, et Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture. Selon eux, "elle valide la position de précaution prise par le gouvernement français sur le moratoire des cultures OGM".
Les conclusions de l'étude seront également analysées par le Haut Conseil des biotechnologies et transmises en urgence à l'Autorité européenne de sécurité des aliments. "En fonction de l'avis de l'Anses, le gouvernement demandera aux autorités européennes de prendre toutes les mesures nécessaires en termes de protection de la santé humaine et animale, mesures qui pourront aller jusqu'à suspendre en urgence l'autorisation d'importation dans l'Union européenne du maïs NK 603 dans l'attente d'un réexamen de ce produit sur la base de méthodes d'évaluation renforcées", ont indiqué les ministres.
De son côté, la Commission européenne a annoncé ce même 19 septembre avoir demandé à l'agence chargée de la sécurité des aliments en Europe (Efsa) d'examiner les résultats de l'étude. "Si des faits scientifiques nouveaux sont démontrés, nous en tirerons les conséquences", a assuré Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen à la Santé, John Dalli, chargé du dossier des autorisations de mise en culture et de commercialisation des OGM. La première conséquence est le gel de l'examen de la demande de renouvellement de l'autorisation de culture accordée au géant américain Monsanto pour sa semence OGM MON 810, a-t-il indiqué.
Deux OGM sont actuellement cultivés dans l'UE : la pomme de terre Amflora mise au point par le groupe allemand BASF et le MON 810 de Monsanto. Plusieurs autres OGM, comme le NK603, sont autorisés pour l'alimentation humaine et animale.